Essai SolowheelFidèles à notre vision très ouverte de la mobilité urbaine, nous avons testé pour vous un véhicule électrique léger révolutionnaire : le Solowheel. Durant 2 mois, ce transporteur gyroscopique inédit a accompagné nos déplacements en ville, à Nantes principalement... Et nous avons été conquis !

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SolowheelSuite à nos investigations dans l'univers très « select » des véhicules électriques légers, nous avons découvert des modèles qui se différencient nettement des trottinettes électriques testées jusqu'à présent... En l'occurrence, nous avons jeté notre dévolu sur un transporteur gyroscopique au look et fonctionnement révolutionnaires. Et non, il ne s'agit pas du Segway mais du Solowheel, initiateur du format monoroue électrique.

Le Solowheel se différencie nettement des autres véhicules électriques légers...

Si ce véhicule électrique fonctionne sur le même principe de stabilisation que les fameux Segway, les similitudes s'arrêtent là. Le Solowheel, développé par la société américaine Inventist, n'est doté que d'une unique roue, carénée et équipée de 2 plateformes latérales escamotables en alu. Pour rouler avec, il suffit de positionner les pieds de part et d'autre, puis se pencher vers l'avant...

Des essais... physiques !

Autant dire que les premières minutes d'essai sont éprouvantes ! On commence par se dire que ça ne peut pas fonctionner, puis on comprend le principe et enfin, après être passé du « hasardeux » au « pas évident », on finit par trouver ses marques. À titre personnel, il m'a fallu une petite heure de pratique pour commencer à me sentir à l'aise et à avancer sur plusieurs dizaines de mètres.

Le Solowheel étant auto-équilibré dans l'axe avant-arrière, la difficulté consiste à trouver l'équilibre sur le plan latéral. Celui-ci s'obtient grâce à la pression des pieds, chevilles et mollets sur les pads latéraux, mais aussi grâce à l'effet gyroscopique. En gros, plus on va vite, meilleure est la stabilité. À ce titre, les premiers démarrages nécessitent de s'aider d'un poteau, d'un mur ou de partir assis.

Pour les premiers démarrages, le plus simple est de démarrer en position assise

Le second frein lorsqu'on débute est lié aux trajectoires. Pour tourner, il faut en effet exercer une pression pour pencher légèrement le Solowheel dans la direction souhaitée. La sensation se rapproche du monocycle pour ceux qui ont eu l'occasion de tester, ou encore du ski. Le mieux pour s'entraîner est de se rendre sur une pelouse sans obstacles, dans un stade ou un jardin public...

Les premiers trajets urbains

Si un tel véhicule s'avère réellement fun à piloter pour le loisir, il prend tout son sens pour les déplacements en ville : passer à la banque, aller acheter du pain, récupérer un recommandé à La Poste, aller boire un coup au bar du coin... L'autonomie comme la vitesse max. étant de 16 kilomètres, le Solowheel permet de gagner un temps précieux par rapport à des trajets à pieds.

Un petit passage par le distributeur automatique ? Pas de souci, on déchausse !

Certains répondront que le vélo comme la trottinette électrique possèdent les mêmes atouts, mais ce serait oublier une chose : le Solowheel ne pèse que 12 kg pour une compacité inégalée. Chaussé de cet O.R.N.I. (objet roulant non identifié), on devient une sorte de « piéton amélioré », capable se de mouvoir en permanence comme s'il courrait un marathon. Et sans la moindre fatigue...

Les trajets en centre-ville prennent une autre dimension ainsi équipé !

Car avec la pratique (une cinquantaine d'heures déjà pour moi), le Solowheel devient comme une extension du corps, dont on fait ce qu'on veut. Les montées et descentes de trottoirs, les rues pavées ou la marche arrière (si, si !) ne posent aucun problème. Cette sensation de liberté sans réelle contrepartie tend rapidement à devenir addictive, et tout devient prétexte à sortir l'engin.

Une invitation à voyager

Je vous donnais quelques exemples d'utilisation, mais le véhicule permet une infinité d'usages. J'ai notamment fait un peu de lèche-vitrine sans encombre. Dans les commerces et les bâtiments administratifs, le Solowheel se porte à la main ou se pose dans un coin, comme une valisette. Un gros atout par rapport aux trottinettes électriques, et encore davantage par rapport à un vélo...

Il en va de même dans les transports en communs où, même aux heures de grande affluence, le Solowheel ne dérange personne. Dans le tramway nantais que j'ai emprunté quotidiennement, il se case parfaitement sous les sièges. Idem pour les trains express régionaux et les bus. Bref, vous l'aurez compris, le Solowheel est le compagnon rêvé pour mettre à profit l'intermodalité en ville.

Dans les transports en commun, le Solowheel se case discrètement dans un coin

Mais le plus amusant lorsqu'on l'utilise quotidiennement, ce sont les réactions des passants. Si la trottinette électrique soulevait une multitude de questions, le Solowheel va encore plus loin. On prend plaisir à voir les airs étonnés voire ahuris des badauds, et à les entendre pousser des « mais qu'est-ce que c'est que ça ? » et autres « eh téma les mecs, truc de ouf c'est quoi ce machin ? ».

Technologie et innovation

Il faut dire que sur le plan technique, le véhicule est révolutionnaire. Il fallait avoir l'idée d'associer un stabilisateur gyroscopique à une unique roue ! C'est cette innovation qui permet au Solowheel de défier les lois de la gravité, lui conférant une identité aussi forte. Pour le reste, le véhicule repose sur un couple moteur électrique / batteries plus classique, mais toujours de dernière génération.

Une fois les batteries LiFePO4 39V vidées, elles doivent être rechargées. L'opération, qui nécessite moins d'une heure, s'effectue grâce à un chargeur externe passif, qu'il suffit de brancher sur une prise de courant classique. 4 leds témoignent du niveau de charge. Lorsqu'elles ne clignotent plus, le Solowheel est prêt à participer à de nouvelles aventures, avec une autonomie de 16 kilomètres.

Au domicile ou au bureau, le véhicule se charge en 1h sur une prise classique

Pour compléter ce petit topo technique, le Solowheel est équipé d'un moteur Brushless de 1000 Watts intégré dans le moyeu de la roue. Cette puissance garantit un équilibrage optimal, ce qui permet à l'engin de rester stable sur les surfaces abîmées ou dans les phases d'accélération rapides. À l'inverse, le frein moteur à récupération d'énergie s'avère à la fois puissant et réactif.

Lorsqu'on « chevauche » le Solowheel, il est possible de connaître l'état de charge de la batterie grâce à la led présente sur le dessus : verte au début, elle vire au orange à mi-charge pour se teinter de rouge et enfin clignoter. Et là, mieux vaut éviter d'insister car si l'électronique s'arrête, c'est le principe de fonctionnement même du Solowheel qui s'écroule... et la chute n'est pas loin !

La led supérieure est verte ? C'est bon, on peut y aller !

Mais bien plus que ça !

Mais je n'ai pas eu l'occasion d'en arriver là. Non, et cet essai s'est même très bien déroulé. Le Solowheel a comblé un manque que je ressentais depuis mon adolescence. Avec lui, j'ai retrouvé une sensation de liberté qui m'a rappelé les ballades en roller entre copains. Déambuler dans les rues est d'autant plus plaisant qu'on peut, à tout moment et rapidement, redevenir simple piéton.

Le Solowheel est un véritable facilitateur social, qui mériterait que les agences de communication et de marketing s'y intéressent. Cela changerait des éternels Segway, dont le gabarit d'éléphant n'invite pas forcément à la rencontre. Dans le même ordre d'idées, il pourrait être utilisé pour des promenades en bords de mer, après une période de formation de 45 minutes par exemple...

Pratique pour se balader, le Solowheel incite rapidement à tester de nouvelles choses

Avec un tel jouet entre les jambes, on se surprend même à lui inventer de nouveaux usages. Je me suis par exemple amusé à suivre une trottinette électrique afin de la photographier en action. Ou à pousser un caddie de supermarché... Les deux bras étant libres de tout mouvement, le Solowheel offre pas mal d'opportunités, que ce soit pour le loisir comme d'un point de vue plus pratique.

Solowheel à tout prix

Bref, nous avons eu un véritable coup de coeur pour le Solowheel, que nous recommandons à tous d'essayer ! Seulement voilà, puisqu'il y a toujours un « mais », le véhicule reste particulièrement coûteux à l'achat. Commercialisé jusqu'à présent à 2600€, il est depuis peu vendu à 1899€ chez Elec'store, qui cherche à le démocratiser. Mais à ce prix, on peut aussi avoir un beau scooter.

Certes, les usages diffèrent très nettement mais la comparaison est faite. Le prix de vente très élevé du Solowheel s'explique par plusieurs facteurs : la haute technologie électronique qu'il embarque, les brevets déposés au niveau mondial, la distribution par une société américaine et ses caractéristiques qui en font un produit de niche. Dans ces conditions, pas facile d'être compétitif.

Malgré son prix, le Solowheel peut remplacer avantageusement un vélo ou scooter

Pourtant, il est évident que certains craqueront et nous leur souhaitons. Si la condition sine qua non est clairement d'ordre pécuniaire, il leur faudra également être dans de bonnes conditions physiques et avoir du temps à consacrer à l'apprentissage. C'est mon cas, et du coup j'ai choisi de conserver l'exemplaire de cet essai pour un usage personnel... oui, j'ai beaucoup de chance ;)