Nous ouvrons aujourd'hui le premier volet des Journées du scooter électrique 2014, série de rencontres et d'échanges autour de la « mobilité douce ». Alexis Peysson, gérant de la société Kleefer, a accepté de répondre à nos questions. Nous parlons véhicule électrique léger et trottinette urbaine...
La
Semaine du Développement Durable (SDD) a démarré mardi dernier, 1er avril 2014. Sur le thème du « consommer autrement », elle s'intéresse entre autres à la mobilité. Et pose la question suivante : comment devenir moins dépendants des énergies fossiles ? En tant que média spécialisé dans la mobilité urbaine, nous y apportons des éléments de réponse à travers les Journées du scooter électrique...
Les Journées du scooter électrique se tiennent du 1er au 7 avril 2014
Jusqu'au lundi 7, nous accueillons tous les deux jours un acteur investi dans le développement de solutions permettant de « se déplacer autrement ». Le premier volet de cette trilogie nous amène aujourd'hui à la rencontre d'Alexis Peysson, fondateur et gérant de la société lyonnaise Kleefer. Nous l'avons interviewé au sujet de sa trottinette électrique Bud-e, qui promet de révolutionner le segment.
Bonjour Alexis. Quelle est l'histoire de la société Kleefer ?
Kleefer est né à Lyon en 2012, avec une stratégie produit axée sur la mobilité urbaine. Les premiers développements et brevets s'articulent autour d'une gamme de trottinettes urbaines non motorisées pour adultes. Puis, par la suite, de la Bud-e, qui fait partie de la famille des véhicules électriques légers (VEL).
La technologie et les brevets sont au coeur de la stratégie de Kleefer
La Bud-e est née de l'expérience des zones urbaines et des transports, mais aussi d'une conviction simple : la technologie va faciliter le développement de 2 roues ultra-light, fiables et fun. Le marché en est à ses balbutiements mais il devrait rapidement exploser avec une offre renouvelée.
En quoi la Bud-e se différencie t-elle de la concurrence ?
La trottinette électrique Bud-e se différencie par son pliage / dépliage en 1 seconde, avec système automatique de verrouillage et de rattrapage de jeu. Une fois pliée, Bud-e se tire comme une valise Trolley et se range facilement grâce à son format « parapluie ».
Bud-e est une véritable hybride, avec sa plateforme basse l'équilibre est favorisé même à basse vitesse. Nous avons beaucoup travaillé sur la rigidité de la direction et le confort. Nous proposons un guidon et une plateforme large, pour une glisse naturelle.
La trottinette électrique Bud-e se différencie nettement de la concurrence
Son design est unique, il revisite les codes de la trottinette et le coté « perchoir » des guidons actuels. La personnalisation devient une évidence.
De quel oeil voyez-vous l'arrivée prochaine des généralistes ?
Oxelo et Micro sont de gros acteurs qui vont favoriser l'usage de masse de la trottinette urbaine électrique. Leurs développements sont pertinents. Comme Bud-e, ils donnent déjà la tendance sur les prochaines générations de trottinettes électriques.
Chacun vient avec ses atouts et sa proposition. Bud-e sera compétitif, avec un service après-vente (SAV) et un développement entièrement assurés en France.
En quoi la trottinette diffère t-elle du vélo et du scooter ?
La trott' électrique possède dans son ADN des atouts uniques par rapport aux vélos à assistance électrique (VAE) ou aux scooters électriques qui peuvent s'en rapprocher sous certains aspects :
- Elle se range à l'intérieur des appartements ou des bureaux, elle peut rentrer dans une boulangerie... pas la peine de l'attacher à l'extérieur.
- Elle est compatible avec les autres moyens de transports, même en période de forte affluence.
- Le coût de revient est très bas, elle ne nécessite pas de carte grise et peu d'entretien.
- Elle accède aux zones de rencontre et aux zones piétonnes, c'est un outil « piéton compatible ».
C'est donc une véritable alternative aux catégories de véhicules citées ci-dessus, surtout en multimodal (ndlr : trajets utilisant plusieurs modes de transport).
Quelle est la place du véhicule électrique léger face au piéton ?
Cette industrie a tout à gagner à obtenir un texte de loi clair sur le sujet. Aujourd'hui, que ce soit en France et dans les grandes métropoles européennes, les collectivités locales cherchent toutes à favoriser les alternatives à la voiture dans les grands centres urbains.
De notre côté , nous plaidons pour un mode « 6 km/h » en usage zone piétonne, avec un sélecteur activable au guidon. Il serait aussi souhaitable d'imposer une vitesse max autour de 25 km/h accompagnée d'une autorisation de circulation sur les pistes cyclables.
Sur les salons consacrés au sport comme l'ISPO, Kleefer fait un carton !
Des gros acteurs gravitant autour de l'Afnor (ndlr : Association Française de Normalisation) travaillent sur le sujet pour faire émerger des textes pertinents au niveau européen.
Comment imaginez-vous le futur du véhicule électrique léger ?
Le marché du VAE va exploser en France, que ce soit pour un usage orienté loisirs (VTT ou route) ou dans une optique de mobilité urbaine. L'offre est en pleine ébullition. Chez nos voisins allemands, hollandais ou suisses, les marchés ont déjà une taille conséquente, mais il y a encore du potentiel de partout.
Pour autant, le VAE ne répond pas à tous les usages. Avec des prix ajustés et une fiabilité en hausse, la trottinette électrique constitue une alternative de plus en plus crédible.
Dans 5 ans, les VEL seront beaucoup plus présents dans nos villes. Les adolescents, qui aujourd'hui roulent en freestyle, seront séduits par des trottinettes électriques fiables, maniables et pratiques. Associé à un abonnement de transports en commun, la ville leur appartiendra.
La trottinette électrique peut aussi séduire les ados ou, comme ici, les femmes...
Nous pensons aussi que la clientèle féminine présente un gros potentiel et de fortes affinités avec l'électrique. Il y a naturellement un attrait pour des véhicules au gabarit réduit, surtout avec un sac à main : c'est très chic le stand-up scootering !
Enfin, d'un point de vue purement technologique, les progrès sur les batteries et la connectivité avec les smartphones vont permettre d'ouvrir le champs des possibles.
Merci pour cette invitation et à très bientôt !
Nous remercions à notre tour Alexis Peysson et sa société Kleefer pour cet échange constructif sur le thème de la mobilité électrique légère. Nous en retiendrons son enthousiasme général et sa grande confiance dans la technologie. Sa vision d'un marché plein de potentiel et de consommateurs prêts à bouleverser leurs habitudes offre de l'espoir en matière de « consommer autrement »...
Espérons que les prochains volets des Journées du scooter électrique soient aussi positifs ! C'est ce que nous verrons dès samedi avec le second volet, qui s'intéressera cette fois-ci au scooter électrique. Florent Bouffay, responsable marketing au sein de la DIP et chargé de communication pour la marque GreenTrans, partagera avec nous sa vision du marché mais aussi ses doutes et interrogations.
Site officiel : kleefer.com.
