Décolonisation
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La décolonisation est un processus d'émancipation des colonies vis-à-vis des métropoles colonisatrices. Elle conduit le plus souvent à l'indépendance des pays colonisés. Commencé dès 1775 en Amérique, c'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le terme naît, alors que le phénomène a pris une ampleur mondiale avec le développement des nationalismes, commencé pour les premiers au début du XXe siècle.
Sommaire
1 Origines de la décolonisation
1.1 Au XVIIIe siècle
1.1.1 La guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique
1.1.2 La guerre d'indépendance d'Haïti anciennement nommée Saint-Domingue
1.1.2.1 Les causes
1.1.2.2 Les conséquences
1.1.2.3 Une décolonisation d'apparence
1.2 Au XIXe siècle
1.2.1 Indépendance des colonies ibériques
1.2.1.1 Indépendance des colonies espagnoles
1.2.1.2 Indépendance du Brésil
1.2.1.3 Aide des États-Unis
1.2.1.4 Échec des idéaux bolivariens
1.2.2 « Principe des nationalités »
1.2.2.1 Application en Europe du principe des nationalités
1.3 Au XXe siècle
1.3.1 Le premier ébranlement de la suprématie militaire européenne
1.3.2 La décolonisation soviétique
1.3.3 La politique du Royaume-Uni
1.3.4 La doctrine sioniste vue comme revendication du « principe des nationalités »
2 Modalités de la décolonisation
2.1 L'assimilation
2.2 L'autonomie interne
2.2.1 La reconnaissance de compétences propres
2.2.2 L'autonomie interne des Dominions
2.2.3 La fédéralisation de l'ancien empire russe
2.3 L'indépendance
2.3.1 Indépendance obtenue par étapes
2.3.2 Indépendance sans transition
2.3.3 Indépendance arrachée par la force
2.3.3.1 Guerre d'Indochine
2.3.3.2 Guerre d'indépendance de l'Algérie
2.3.3.3 Guerre d'indépendance de l'Angola
3 Causes de la décolonisation
3.1 L'ébranlement des empires coloniaux sous la Seconde Guerre mondiale
3.2 L'influence des diverses chartes internationales
3.3 Le renversement de position des mouvements de pensée
3.4 La force exemplaire de chaque nouvelle indépendance sur les colonisés
3.5 Le coût des empires coloniaux
3.6 La question "raciale" et la question économique, le cas français
3.7 Les intrigues des États tiers
3.7.1 Le rôle de l'Allemagne et du Japon
3.7.2 Le rôle de l'Union soviétique
3.7.3 Le rôle des États-Unis
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Bibliographie
5.3 Enregistrements sonores
5.4 Filmographie
5.5 Liens externes
Origines de la décolonisation
Au XVIIIe siècle
Article connexe : Décolonisation des Amériques.
Article détaillé : Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.
La guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique
Signature du traité de Paris, mettant fin à la guerre d'indépendance américaine (1783)
Elle a souvent été considérée comme le premier mouvement de décolonisation[réf. nécessaire],
notamment par les Américains eux-mêmes, qui allaient s'en réclamer
ultérieurement pour encourager à l'indépendance les colonies
européennes, et particulièrement espagnoles.
Or, en réalité, les États-Unis ont dû leur indépendance à une
révolte des colons, mais non des indigènes, contre leur métropole. Les
indigènes ont alors été plus radicalement opprimés, certaines
communautés décimées(ou anéanties ?!), par les colons indépendants,
lorsque ceux-ci ont eu les mains libres, avec le renfort d'immigrants
venus d'autres pays d'Europe.
L'usage du mot décolonisation est à cet égard très ambigu. Il
signifie ici l'abandon d'une colonie par la métropole, mais en aucun
cas la renonciation au fait colonial lui-même. L'indépendance acquise
par les colons américains, au contraire, n'a fait que renforcer leurs
moyens et leur volonté de coloniser l'arrière-pays, reprenant à leur
compte la conquête de l'Ouest commencée par les Espagnols et les
Français, ce qui a abouti à la quasi-élimination des populations
indigènes. En outre, l'indépendance n'a pas mis fin à l'esclavage,
phénomène caractéristique du colonialisme d'Ancien Régime.
La guerre d'indépendance d'Haïti anciennement nommée Saint-Domingue
Les causes
La guerre d'indépendance est survenue, au moment de la Révolution française, à la suite :
des réticences d'une partie des révolutionnaires métropolitains à
accorder l'égalité aux esclaves (soit parce qu'ils étaient considérés
comme encore inaptes à se diriger eux-mêmes, soit parce que leur accès à
l'égalité aurait risqué de priver les plantations de leur main-d'œuvre,
et donc les colonies de plantation de leur rentabilité)
de l'hostilité des créoles (les blancs nés aux colonies, surnommés
aujourd'hui les « Békés »), du plus riche au plus pauvre, à une égalité
avec les anciens esclaves noirs, inconcevable à leurs yeux.
du problème particulier des métis, souvent propriétaires terriens, et donc peu portés à accepter la fin de l'esclavage.
Articles détaillés : Révolution haïtienne et Histoire de la République dominicaine.
Les conséquences
Révolte des colons qui appellent les Espagnols à leur secours
Révolte des métis
Révolte des esclaves finalement victorieuse, sur une partie de l'île (Haïti), malgré la répression du général Leclerc et malgré la mort dans un cachot métropolitain de Toussaint Louverture, arrêté par traîtrise, tandis que les Espagnols et colons conservèrent l’autre partie de l’île, la plus riche (Dominicaine).
Une décolonisation d'apparence
Les esclaves, tout en étant opprimés, ont en effet eux aussi été des
colonisateurs. Cela avait été, souvent aussi, le cas des premiers
colons blancs, recrutés parmi les convicts (prisonniers européens de droit commun) et déportés contre leur volonté, notamment en Australie et Nouvelle-Zélande. Cela a aussi été le cas de certains des premiers colonisateurs français (en Louisiane française) et espagnols du Nouveau monde.
Les vrais indigènes des Antilles, les indiens Caraïbes et autres, exterminés depuis longtemps, n'ont pu profiter de l'indépendance.
Enfin c'est grâce au travail des esclaves Noirs que les créoles ont
pu éliminer ces Indiens des Antilles, moins résistants et moins
productifs, sans qu'il soit porté atteinte à la rentabilité de leurs
plantations.
Au XIXe siècle
Article connexe : Décolonisation des Amériques.
Indépendance des colonies ibériques
Indépendance des colonies espagnoles
Un mouvement d'indépendance prend naissance en Amérique latine, en partie sous l'influence des encyclopédistes, des philosophes des Lumières et des idées de la Révolution française.[réf. nécessaire]
Ce mouvement aboutit, par une succession de campagnes militaires, à l'indépendance des colonies espagnoles continentales
Indépendance du Brésil
Le Brésil
accède à l'indépendance, comme les colonies espagnoles, mais sans
révolution, sous la couronne d'un membre de la famille régnante
portugaise.
Aide des États-Unis
Doctrine de Monroe («l'Amérique aux Américains») au XIXe siècle.
Interventions militaires des États-Unis à Cuba et aux Philippines, décolonisée en 1946.
Échec des idéaux bolivariens
L'indépendance des colonies espagnoles et portugaises du Nouveau
monde n'a pas été pour autant suivie de la mise en application du bolivarisme, des antagonismes sont rapidement apparus entre certaines des nouvelles nations souveraines sud-américaines, l'Argentine était au bord de la guerre civile entre fédéralistes et unitaires. Simón Bolívar, José de San Martín et Antonio José de Sucre,
qui furent parmi les principaux acteurs de l'indépendance, ont été
écartés du pouvoir peu de temps après la fin des guerres (San Martín
s'exila dès 1824, Sucre fut assassiné en 1830 et Bolívar abandonna le pouvoir puis mourut la même année, 1830).
Malgré l'indépendance, le sort des amérindiens
encore majoritaires dans la plupart de ces pays n'a pas beaucoup
évolué. L'esclavage fut en façade aboli dans certains pays libérés
(Chili dès 1811, Argentine en 1813, Venezuela en 1816, Bolivie en 1826)
mais généralement sous condition, par exemple en échange d'un enrôlement
des hommes dans l'armée1.
L'esclavage perdura plus longtemps dans d'autres pays notamment au
Pérou (abolition en 1851), au Brésil (abolition en 1888). L'abolition
devint totale en Argentine en 1853 et au Venezuela en 1854. L'Argentine
et le Chili menèrent une politique de colonisation et d'extermination
contre les Mapuches à la fin du XIXe siècle.
Par ailleurs les interventions des puissances européennes (France,
Grande-Bretagne, Allemagne) ou l'aide militaire des États-Unis aux
insurgés (doctrine Monroe), ont ressemblé en pratique, par certains
côtés, à une nouvelle forme d'impérialisme.
« Principe des nationalités »
Ce principe émergea, en Europe, au XIXe siècle et se prolongea au siècle suivant avec le président américain Woodrow Wilson dans sa fameuse liste des 14 points.
Application en Europe du principe des nationalités
Ce principe se traduit, en Europe, selon deux tendances :
Droit à l'unité :
Unité italienne (avec l'aide de la France)
Unité allemande (contre l'Autriche et la France)
Droit à l'indépendance :
Moldo-Valachie (Roumanie)
Serbie
Mais, sous ces premières formes, le principe ne concernait que les nations européennes (les nations colonisées étant présumées inaptes à se diriger elles-mêmes).
Au XXe siècle
À la différence de la plupart des décolonisations précédentes, les décolonisations du XXe siècle vont profiter aux indigènes et non aux colons.
Le premier ébranlement de la suprématie militaire européenne
La guerre russo-japonaise de 1905, se termine par une victoire militaire des Japonais, notamment sur mer, à Tsoushima, où leurs vaisseaux modernes et leur artillerie à plus longue portée surclassent ceux des Russes.
Cette victoire d'un pays asiatique, certes non colonisé, mais qui
s'était engagé sur la voie de l'industrialisation quelques dizaines
d'années seulement auparavant, montre aux élites des autres nations
d'Asie que la domination européenne n'est pas fatale, et que, à
condition d'assimiler les techniques de l'Occident, les pays colonisés
auraient les moyens de s'affirmer face à eux.
La décolonisation soviétique
Lors de la Révolution russe,
les Mencheviks au pouvoir (sociaux démocrates), tout en se réclamant du
principe des nationalités, avaient refusé de reconnaître, avant la
tenue d'élections générales, la sécession de diverses provinces de
l'Empire, comme l'Ukraine et la Finlande (proclamées par la Rada ukrainienne et la Diète finlandaise). C'est alors que les Bolcheviks, après s'être emparés de Petrograd, par leur Révolution d'octobre 1917, décidèrent de reconnaître l'indépendance des nationalités qui le désiraient (Ukraine, pays baltes, Pologne
et nations caucasiennes). Mais cette indépendance ne dura pas :
l'Ukraine fut reprise par l'URSS en 1921-1922, à l'issue de la guerre
civile. Les pays baltes furent réintégrés à l'URSS de façon autoritaire
sous Staline en 1940, à la suite du pacte germano-soviétique. Quant à la Pologne, elle fut occupée par l'Armée rouge et placée dans l'orbite de Moscou après la Seconde Guerre mondiale.
Mais ils adoptèrent pour le reste du pays, désormais dénommé
« République socialiste fédérative des Soviets de Russie » (RSFSR), une
constitution fédérale. À l'intérieur de cette fédération, les peuples
allogènes qui n'avaient pas fait sécession furent érigés en républiques
autonomes ou provinces autonomes, dotées de gouvernements autonomes.
Certes, la domination du parti communiste, qui contrôlait tous les États
membres par un système d'élections avec liste unique, faisait-elle que,
dans toutes ces républiques, seuls les communistes locaux dont le parti
était centralisé exerçaient le pouvoir. Mais du moins les citoyens des
nationalités non russes eurent-ils la satisfaction d'amour-propre de
sentir leur identité reconnue.
Aussi cette autonomie reconnue aux anciennes colonies du Tsar,
allait-elle devenir un modèle pour certains patriotes des nations
colonisées à travers le monde, tels que le futur « Ho Chi Minh ».
La politique du Royaume-Uni
Pendant la Première Guerre mondiale, la politique arabe du Royaume-Uni, déjà préexistante en Égypte, fut élargie, grâce à ses agents, comme Lawrence,
pour obtenir une révolte des nations arabes contre la Turquie. Toutes
les promesses possibles furent alors faites non seulement aux Arabes,
mais aussi aux sionistes et aux Kurdes pour affaiblir l'adversaire turc.
À l'issue du conflit cette politique conduisit aux accords Sykes-Picot et à la bataille de Khan Mayssaloun mettant définitivement fin au panarabisme et conduisant la naissance de nouveaux États au Proche-Orient, tels que la Syrie, l'Irak, et la Transjordanie, provisoirement sous mandats de la Société des Nations, ainsi que du Territoire sous mandat de Palestine érigé en « Foyer national juif », avec l'accord du prince Faycal[réf. nécessaire], chef des nationalistes arabes qui avaient combattu les Turcs.
La doctrine sioniste vue comme revendication du « principe des nationalités »
Theodor Herzl
revendique la renaissance d'un État juif, sur le sol de la Palestine,
où les juifs seraient majoritaires, et ne seraient donc plus à la merci
des actes d'intolérance résultant des changements de gouvernants ou des
caprices de la foule.
L'empire Ottoman -comprenant à l'époque la Palestine- est
défavorable à ce projet de création d'un nouvel État, mais ne peut
s'opposer frontalement à un premier mouvement d'immigration faible en
nombre, essentiellement européen, sur un territoire présenté comme dénué
de valeur au plan stratégique, ou économique.
Le Royaume-Uni qui détient la réalité du pouvoir en Palestine
d'après les accords de Sykes-Picot (1916), publie une déclaration en
1917 ( dite Déclaration Balfour
par laquelle -et largement pour des raisons financières (crédits de
guerre)- il se montre favorable à un «foyer juif» en Palestine .
Certains dirigeants britanniques proposent aux leaders sionistes de
s'installer en Ouganda pour réaliser leur État. Mais ceux-ci refusent
cette proposition, indiquant que leur mouvement vise à fonder un État
indépendant « en ressuscitant l’État d'Israël sur son territoire antique » sur la base d'une identité (historique, religieuse et nationale).
* Dans cette mesure, le mouvement sioniste se considère comme un mouvement de décolonisation.[réf. nécessaire]
Modalités de la décolonisation
Le mouvement de décolonisation peut s'opérer selon différentes options :
- L'assimilation,
- L'autonomie interne,
- et l'indépendance,
non exclusives les unes des autres.
L'assimilation
L'assimilation est le mode de décolonisation qui attribue aux
indigènes l'égalité civile et politique, et, corrélativement, intègre
l'ex-colonie à l'État colonisateur.
Des précédents de cette solution ont existé de longue date, puisque l'Empire romain en a fait usage périodiquement, jusqu'à l'Édit de Caracalla, exemple le plus imposant de cette politique, qui a accordé en 212 la pleine citoyenneté romaine à tous les hommes et femmes libres de l'Empire.
La France a expérimenté ce type de réforme dans ses colonies, d'abord en Algérie où le Sénatus-consulte de 1865
a accordé à tous les indigènes, sujets français musulmans ou juifs, la
possibilité de devenir individuellement citoyens, à condition d'adopter
le statut civil laïc de droit commun (pas de polygamie) et d'en accepter
tous les devoirs (service militaire, impôts).
Ensuite, toujours en Algérie, un pas de plus a concerné les
indigènes juifs. Ceux-ci, antérieurement traités en parias ("Dhimmis")
dans leur propre pays par la conquête musulmane, avaient accueilli en 1830 les Français en libérateurs et adopté d'emblée la langue et la culture française. C'est pourquoi, lorsque, en 1870, le décret Crémieux du gouvernement de Défense nationale a attribué d'office la citoyenneté française aux indigènes juifs, mais en supprimant leur statut civil religieux mosaïque,
ceux-ci n'en ont pas moins bien accueilli la réforme et les devoirs
nouveaux qui en découlaient. Cela s'est largement vérifié sur les champs
de bataille de 1914-1918 et de 1939-1945.
Ce décret Crémieux était certes un premier acte de décolonisation,
mais il était partiel. Il aurait fallu l'étendre ultérieurement aux
musulmans, comme le réclamèrent notamment plusieurs dirigeants juifs,
tels que le professeur Henri Aboulker et le docteur Loufrani, et surtout
comme l'ont revendiqué plusieurs grands patriotes musulmans, comme l'Emir Khaled, descendant d'Abd El Kader, en 1920, et Ferhat Abbas, jusqu'en 1943.
C'est pourquoi les milieux colonialistes n'ont jamais cessé de
demander la suppression du décret Crémieux, et d'attaquer les patriotes
musulmans qui demandaient un texte semblable, c’est-à-dire l'accès à
l'égalité et au droit de vote pour leurs coreligionnaires.
Pourtant, en 1936, le gouvernement de Front populaire proposa une
mesure d'assimilation partielle limitée en faveur des musulmans, le projet Blum-Viollette :
selon ce projet, les indigènes, titulaires d'une citation militaire, ou
d'un diplôme français, tel que le certificat d'études, soit quelque
25 000 individus sur 6 millions, seraient devenus citoyens sans
renonciation à leur statut. Les colonialistes et leurs accusations
firent alors reculer le gouvernement devant cette mesure en réalité
insuffisante.
En 1940, le gouvernement du maréchal Pétain (voir Régime de Vichy)
donna satisfaction aux colonialistes en abrogeant rétroactivement le
décret Crémieux et en retirant leur citoyenneté française aux juifs
d'Algérie, sans tenir compte du sang qu'ils avaient versé pour la France
depuis 1870. Quant aux musulmans algériens, il ne fit rien pour eux.
Aussi, après le débarquement allié (voir Opération Torch), le retrait de citoyenneté infligé aux juifs algériens fut maintenu par François Darlan et Giraud (voir Situation politique en Afrique libérée). Ferhat Abbas
estima alors que cette assimilation, qui pouvait être retirée par un
simple décret, était sans avenir. Aussi opta-t-il, en 1943, pour
l'autonomie interne, en publiant son Manifeste du Peuple algérien
(dans les arguments duquel, il cita le retrait du décret Crémieux,
parmi les raisons qui l'avaient fait renoncer à revendiquer la
citoyenneté française).
Par la suite, en 1943, le Comité français de la Libération nationale
présidé par le général de Gaulle rétablit le décret Crémieux.
Puis, il adopta, le 7 mars 1944, une ordonnance qui reprenait, en les élargissant, les dispositions du projet Blum-Viollette, en faveur des musulmans.
À partir de 1946,
les colonies françaises sont devenues des « départements » ou des
« Territoires d'outre-mer », et tous leurs habitants des citoyens, mais
cette réforme n'a été réalisée pleinement qu'aux Antilles et à la Réunion.
Dans les autres colonies, en effet, les anciens sujets, tout en
recevant la qualité de citoyens français, ont été faits « citoyens du 2e
collège », de sorte qu'un statut inégalitaire a été perpétué à leur
détriment : ainsi, en Algérie, en 1947, le million de citoyens du 1er
collège (à statut civil de droit commun) bénéficiait d'autant de
représentants à l'Assemblée algérienne (60), que les 8 millions de
citoyens du 2e
collège (à statut civil coranique), et ce après 117 ans de présence
française. Ils étaient donc des 1/8 de citoyens, ce qui était de nature à
motiver leur mécontentement.
Les collèges multiples ont enfin été supprimés en 1956, dans tous
les Territoires d'outre-mer, et l'égalité donc instituée, à l'initiative
du ministre Defferre. Mais la fusion des deux collèges ne fut réalisée
en Algérie que lors du retour au pouvoir de Charles de Gaulle, en 1958.
L'autonomie interne
La reconnaissance de compétences propres
Dans ce système, on réserve aux ex-colonies le droit d'édicter leurs
propres lois dans un nombre de domaines plus ou moins large. Le pouvoir
central conserve en principe les compétences d'affaires étrangères,
militaires et de l'ordre intérieur. Les gouvernements locaux des
ex-colonies exercent alors toutes les autres compétences.
Mais bien souvent, même dans ces domaines de base, les compétences
de maintien de l'ordre (police), militaires (Garde nationale) et même
d'Affaires étrangères (représentation en France du Québec, membre de la
Fédération canadienne) peuvent être partagées. Inversement, de nouvelles
compétences centrales peuvent apparaître, par exemple en matière
sociale, où en matière d'énergie nucléaire, lorsque les États autonomes
ne peuvent les exercer.
L'autonomie interne des Dominions
L'autonomie interne a été très utilisée, d'abord dans les anciennes colonies britanniques transformées en dominions, comme le Canada, les colonies d'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union Sud -africaine dont les compétences locales sont par étapes devenues de plus en plus étendues.
La fédéralisation de l'ancien empire russe
Mais cette autonomie interne n'a pu subsister de façon durable, que dans les fédérations. C'est ainsi qu'en Russie, lors de leur révolution d'octobre 1917, les Bolcheviks ont dû faire face au problème des minorités nationales :
Certaines minorités européennes ont arraché par la force leur
indépendance (Finlandais, Baltes, Polonais) ou leur rattachement à un
autre état (la Moldavie,
roumaine jusqu'en 1940). D'autres ont connu une tentative
d'indépendance brève et tumultueuse. L'Ukraine, disputée entre
indépendantistes, Russes blancs, anarchistes makhnistes, Polonais et
Bolcheviks, a fini par revenir à ces derniers. Dans le Caucase,
c'est la menace turque qui a incité les Arméniens et les Géorgiens à
revenir dans le giron russe. Dans toutes les régions périphériques,
l'Armée rouge a pu s'appuyer sur des communistes locaux qui n'étaient
souvent que des modernistes anti-féodaux, les forces traditionnelles
(grands propriétaires et religieux) étant plutôt
contre-révolutionnaires.
L'Union des républiques socialistes soviétiques est une confédération
de républiques, théoriquement égales en droit et où les langues et
autonomies nationales sont reconnues. En fait, les organes essentiels
(Parti unique, police politique, économie planifiée) sont étroitement
centralisés depuis Moscou. Le régime soviétique impose des
bouleversements en partie modernisateurs (alphabétisation, droits des
femmes) mais impose aussi des choix économiques contestables (monoculture du coton en Asie centrale) et mène souvent une politique de terreur (collectivisation des terres dans les années 1930, déportation de peuples entiers, Tatars de Crimée, Tchétchènes, etc., en 1945).
Dans les années 1980, le système apparaît fragilisé par l'effondrement économique, par la guerre d'Afghanistan
et par l'écart démographique croissant entre les républiques
européennes (à faible natalité) et les républiques asiatiques (à
natalité forte). Cependant, ce n'est pas la révolte des colonisés, mais
la chute du pouvoir central soviétique en 1991 qui entraîne l'éclatement
du dernier empire colonial européen.
L'indépendance
La décolonisation par l'indépendance a consisté à reconnaître la pleine souveraineté à une ancienne colonie:
Les mouvements de décolonisation ont milité, les uns pour
l'autonomie interne, comme l'UDMA de Ferhat-Abbas en Algérie, ou le RDA
de Félix Houphouët-Boigny en Afrique noire française, et les autres pour l'indépendance, comme le PPA de Messali en Algérie, le Viet Minh ou le Daï-Viet en Indochine,
etc. Mais il est clair que c'est l'indépendance qui a eu principalement
leur faveur. Si bien que l'autonomie interne a souvent constitué une
étape sur la voie de l'indépendance.
Le processus qui conduit à l'indépendance a donc pu s'effectuer :
par étapes,
par révolution.
Indépendance obtenue par étapes
L'indépendance par étapes a le plus souvent été obtenue en faisant
passer le pays décolonisé, par un (ou plusieurs) stade(s) d'autonomie
interne.
Répartition des territoires coloniaux en 1920; l'Empire britannique a su préserver son influence en responsabilisant ses vice-royaumes.
L'évolution des dominions britanniques en a été un exemple. Le
Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ne sont devenus pleinement
souverains que dans les années 1920, tout en conservant cependant un
chef d'État commun, le monarque britannique, représenté sur place par un
gouverneur. Comme ce dernier n'a pas, en pratique, plus de pouvoirs que
le monarque n'en a au Royaume-Uni, sa présence n'est guère gênante et
tout se décide désormais sur place. Ainsi a été inauguré le Commonwealth.
Il faut cependant observer que l'indépendance a été, dans ces trois
cas, attribuée aux descendants des colons européens et des immigrants
ultérieurs, non aux indigènes. Car ceux-ci ont été pratiquement
marginalisés depuis longtemps au Canada, en Australie et en
Nouvelle-Zélande. Cependant, les descendants de ces colons leur ont
concédés des avantages, de nos jours, avec les héritiers statutaires des
peuplades amérindiennes, aborigènes ou maories. Malgré tout, la question de savoir s'il reste des étapes à franchir pour obtenir une complète décolonisation reste ouverte.
Les indépendances du Maroc et de la Tunisie : ces deux territoires
étaient des protectorats français, la France y détenait le pouvoir sur
plan diplomatique et militaire et s'appuyait sur l'élite locale pour les
administrations. Après la guerre, l'agitation nationaliste était très
forte et se traduisait par des manifestations. La France a agi par la
répression et l'arrestation de dirigeants : pour la Tunisie, c'est Habib Bourguiba et pour le Maroc, c'est le sultan Mohammed ben Youssef.
Ces mesures ont renforcé la contestation; sous le gouvernement de
Mendès-France, des négociations ont été engagées. En 1956, la Tunisie et
le Maroc deviennent indépendants.
L'émancipation des colonies françaises d'Afrique noire fut d'abord
lente, parce que les revendications des Africains étaient le plus
souvent limitées, hormis dans l'île de Madagascar, qui fut le théâtre en 1947 d'une dramatique insurrection réprimée. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, un nouveau parti avait vu le jour dans toutes les colonies françaises d'Afrique noire, sauf au Sénégal, et s'était développé dans l'opinion et au parlement français, le Rassemblement démocratique africain (RDA). Ce parti utilisa le droit de vote attribué aux indigènes des ex-colonies par la Constitution de 1946 (bien que les résultats électoraux aient été minorés par le système des collèges),
pour pénétrer les groupes parlementaires de certains partis
métropolitains. À partir de 1956, grâce à leurs contacts en métropole,
les élus RDA obtinrent que s'engage un processus pacifique qui va
permettre un transfert progressif de souveraineté. D'abord par la
loi-cadre Defferre (1956); cette loi et ses décrets d'application, adoptés alors que le parti socialiste de Guy Mollet était engagé à fond dans la guerre d'Algérie,
accordait une décentralisation très poussée aux territoires
d'Outre-Mer, avec la suppression des collèges multiples encore en
vigueur en Algérie, des assemblées locales librement élues et des
conseils de gouvernement désignés librement par celles-ci dans chaque
territoire. Ce nouveau régime électoral, appliqué pour une fois sans
truquage, permit enfin l'accession à la tête de chaque territoire de
dirigeants représentatifs comme Félix Houphouët-Boigny ou Léopold Sédar Senghor.
Par la suite, en 1958, lors du vote sur la nouvelle constitution de la 5e République, tous les TOM (Territoire d'Outre Mer), sauf la Guinée,
votèrent favorablement, et eurent alors le choix, dans les 3 mois,
entre le maintien de leur statut de TOM, l'adoption du statut de
département, ou celle du nouveau statut d'État autonome. Au cours de ces
trois mois, les assemblées de tous les TOM, d'Afrique et de Madagascar
adoptèrent le statut d'États autonome, sauf celui de Côte des Somalis.
Tous les autres TOM, y compris la Nouvelle-Calédonie, se prononcèrent
pour le maintien de leur statut, tel qu'il découlait de la loi Defferre.
Les nouveaux États autonomes entrèrent dans une Communauté conduite
par la France, avec le titre d'États-membres. Quant à la Guinée, elle
était devenue indépendante, immédiatement après sa réponse négative au
référendum, sous l'influence de son président Ahmed Sékou Touré.
Mais cette Communauté française de 1958, n'allait pas faire long feu
sous sa forme fédérative. En effet ses membres allaient à leur tour
accéder à l'indépendance, en 1959 et 1960, par la négociation, mais avec
conclusion d'accords de coopération avec la France.
Indépendance sans transition
Ce fut le cas du Congo (également connu sous le nom de Zaïre), dont le roi des Belges annonça à l'improviste, en 1959, sa décision de le décoloniser dans un délai d'un an.
Or, auparavant, la Belgique avait pratiqué au Congo une politique
ultra-colonialiste, en s'attachant à ne former que des cadres
subalternes et en fermant l'accès de ses universités aux indigènes, au
point qu'il n'existait pas plus d'une trentaine d'étudiants congolais
dans le monde, au moment de l'indépendance (même si le taux
d'alphabétisation et de scolarisation des indigènes était supérieur aux
autres pays d'Afrique). Enfin dans la Force publique congolaise, pas un
seul aspirant ne fut formé, même pendant la dernière année précédant
l'indépendance, car les Belges tenaient à en conserver étroitement le
contrôle.
Si bien que lorsque l'indépendance fut proclamée, le parti unitaire de Patrice Lumumba,
seul à être présent dans tout le Congo, n'obtint qu'une majorité
relative de 45 % des voix. En effet, faute de tout encadrement politique
sérieux, les autres voix s'éparpillèrent entre les partis tribaux
centrifuges, dont l'un, le parti Bacongo s'associa avec le sien pour
gouverner. Lumumba devint alors Premier ministre et Kasavubu président.
Des responsables improvisés se répartirent alors les plus hauts
postes de l'État, alors que, dans l'armée, les sous-officiers restaient
sous-officiers. D'où des troubles, à la suite desquels les
sous-officiers et soldats congolais, soutenus par Lumumba. se
révoltèrent contre leurs officiers belges. Malheureusement les émeutiers
s'en prirent aussi aux autres Européens, si bien que Lumumba demanda
l'aide de l'ONU, afin que les casques bleus rétablissent l'ordre.
C'est alors que la riche province du Katanga, dirigée par son président Moïse Tshombe,
fit sécession, avec l'appui d'une gendarmerie solide restée sous
commandement belge, et avec celui des grandes entreprises industrielles.
Une autre province, celle du Sud-Kasaï diamantifère se proclama elle
aussi indépendante.
Aussi, lorsque Lumumba voulut envoyer ses troupes, à la tête
desquelles il avait dû nommer des généraux improvisés, celles-ci peu
disciplinées, firent quelques massacres qui furent montés en épingle.
C'est alors que Lumumba fut trahi à la fois par le président Kasavubu,
qui prit le parti de Tshombe, et par l'ONU qui affecta de ne reconnaître
que ce président tribaliste (qui ne représentait, en réalité que 10 %
des Congolais).
Mobutu, l'un des généraux improvisés nommés par Lumumba, prit alors
le pouvoir, et, avec la complicité de l'ONU dont les casques bleus
avaient arrêté Lumumba, livra celui-ci à Tshombe, qui le fit
immédiatement assassiner.
C'est dans ces circonstances que le Congo fut livré à une sanglante anarchie, puis à la longue dictature corrompue de Mobutu.
En résumé, l'indépendance d'un grand territoire (celui de l'Inde)
n'a pas été souhaité par les Anglais à l'époque, voulant garder le
terrain (pour la culture du thé ou bien garder un port de transit entre
Afrique du Sud et Australie)
Mohandas Karamchand Gandhi, leader indépendantiste indien
L'indépendance des Indes fut accordée en 1947 par le gouvernement
britannique. Elle fut largement préparée par l'action non-violente de Mohandas Karamchand Gandhi. Le « Mahatma » (« Grande âme », du sanskrit mahā, grand et ātman, âme) est l'un des pères fondateurs de l'Inde moderne et un défenseur de la non-violence comme moyen révolutionnaire. Le 15 août 1947 l'Inde est devenue un dominion dans le Commonwealth, sous la direction du premier ministre Jawaharlal Nehru. Des désaccords violents entre hindous et musulmans entraînent les Britanniques à diviser l'Inde, créant le Pakistan oriental, futur Bangladesh,
et occidental, là où se trouvaient des majorités musulmanes. L'Inde
devient une république laïque, membre du Commonwealth, après la
promulgation de sa constitution le 26 janvier 1950.
Indépendance arrachée par la force
Lorsque aucun espoir n'est laissé aux colonisés d'obtenir l'égalité
soit par l'assimilation, soit par l'indépendance, la tentation de se
révolter devient grande. Mais
il faut alors constater qu'alors l'indépendance est rarement acquise
sur le champ de bataille, mais plutôt lorsque l'opinion publique
métropolitaine, lassée de lutter contre la rébellion, se prononce pour
l'indépendance. Nous pouvons ici citer la guerre d'Algérie, où ce
changement dans l'opinion s'effectua notamment lorsque les jeunes du
contingent (qui font leur services militaires) étaient tués et enlevés
par milliers par les mouvement indépendantistes. [réf. nécessaire]
Guerre d'Indochine
La France entreprit de reconquérir l'Indochine en octobre 1945 avec le général Leclerc. En décembre 1946, la guerre éclata car les autorités françaises étaient en désaccord, malgré de nombreux contacts, avec le Président Hô Chi Minh, dirigeant du Viet Minh,
fédération de mouvements patriotiques vietnamiens, et surtout avec son
général Giap, aussi bien sur le principe de l'indépendance, que sur le
sort futur de la Cochinchine. De leur côté, Hô Chi Minh et Giap
tout deux francophones et francophiles cherchaient coûte que coûte à
éviter une guerre sanglante avec la France. Ils semblaient d'accord pour
signer avec Jean Sainteny et le général Leclerc,
qui avaient su gagner leur confiance, des accords prévoyant une
pacifique autonomie-indépendance du Viêt Nam à l'intérieur de l'Union
française. Alors qu'ils voyageaient avec ce dernier et le Général Salan jusqu'à Biarritz pour signer ces accords avec le gouvernement français, Georges Thierry d'Argenlieu, apparenté à la famille Michelin
- qui avait d'immenses intérêts dans les plantations d'hévea
d'Indochine - fit capoter l'accord en suscitant la création de la
république de Cochinchine, le 1er juin 1946.
De cette action date la perte de l'Indochine et consécutivement de tout
l'Empire Français, ainsi que les deux guerres qui ont suivi.
Déclenchée à la suite de provocations venant des deux camps, cette guerre de décolonisation devient ensuite un enjeu de la guerre froide,
dans la mesure où le Viêt-Minh, bien qu'organisation patriotique
regroupant à l'origine, les partis nationalistes et les sectes, était
dominée par le Parti Communiste indochinois.
Le Viet-Minh bien que chassé des villes tint solidement dans
l'intérieur, particulièrement au nord du pays et inventa de nouvelles
techniques de combat adapté à sa pauvreté en matériel et en munitions.
La France chercha alors une solution politique, sans passer par le Viet-Minh : en juin 1948, elle reconnut l'État associé Viêt Nam, Cochinchine comprise, dirigé par l'Empereur Bao Dai. Cette solution trop tardive ne changea pas la situation militaire.
La guerre s'internationalisa en 1949,
lorsque les communistes chinois, ayant atteint la frontière de
l'Indochine, apportèrent une aide directe au Viêt-Minh. Les Américains
initialement favorables au Viet-Minh, soutinrent financièrement la
France.
En 1954, la défaite de Diên Biên Phu,
au cours de laquelle, les vaillants combattants français payèrent pour
l'impéritie des généraux français qui les avaient envoyés s'enterrer
dans une cuvette et avaient sous-estimés les moyens militaires du
Viet-Minh, convainquit la France à se retirer.
Mendès France,
après avoir constitué un gouvernement allant du centre à la droite, se
donna un mois pour résoudre le conflit à la conférence internationale de
Genève. Les indépendances du Laos, du Cambodge et du Viêt Nam y furent
alors proclamées.
Mais le Viêt Nam fut alors provisoirement divisé en deux États, le
Nord sous l'autorité d'Ho Chi Minh, et le Sud dirigé par Bao-Daï.
Celui-ci, à l'issue d'un referendum, fut promptement remplacé par un
nationaliste catholique anti-Français, Ngo Dinh Diem.
Celui-ci refusa la tenue des élections, prévues, dans tout le Viêt
Nam, pour un an après l'indépendance, et instaura au sud une dictature
fascisante faisant appel à des conseillers militaires américains. Ainsi
provoqua-t-il l'insurrection du « Front national de libération » (FNL),
bientôt connu sous le nom de « Viet-Cong », et déclencha-t-il la seconde guerre d'Indochine.
Voir aussi : Guerre d'Indochine et Guerre du Viêt Nam
Guerre d'indépendance de l'Algérie
L'Algérie était une colonie particulière : elle faisait partie de
l'État français et était divisée en trois départements. C'était une
colonie de peuplements où vivaient un million d'Européens principalement
Français et à côté d'eux, vivaient 8,5 millions
d'Arabes et de Berbères. La population algérienne était dépourvue de la
pleine citoyenneté française dans la mesure où elle était dépourvue du
droit de vote. Les Français étaient opposés à toute réforme alors que le
nationalisme algérien se développait. Dès 1943, les Algériens avaient
fait apparaître leur aspiration dans le manifeste de Fehrat Abbas en mettant en avant l'égalité en droit. En 1945, la France n'est pas ouverte aux réformes.[réf. nécessaire] Le 8 mai 1945, des émeutes ont éclaté à Sétif,
elles ont été violemment réprimées. En 1947, un nouveau statut est
accordé aux Algériens, ils devenaient des citoyens français avec le
droit d'élire une assemblée qui devait siéger à Alger : mais les
Algériens et les Européens avaient le même nombre de sièges au sein de
cette assemblée. Cette réforme a été considérée comme injuste par les
Algériens et a fait naître une rancœur ; les nationalistes ont demandé
l'indépendance.
Dans le cas de l'Algérie aussi, la décolonisation fut imposée par le
peuple de métropole lassé de poursuivre cette guerre, surtout à partir
du moment où les appelés avaient dû y participer : les Français,
consultés une première fois, lors des législatives de 1956, sur la
négociation avec le FLN, avaient voté pour le « Front républicain » qui la préconisait (mais dont le chef Guy Mollet,
une fois élu, ne l'a pas réalisée). Par la suite, consultés une fois de
plus, et cette fois directement par referendum, ils allaient répondre à
de Gaulle, « oui » pour l'autodétermination.
La guerre d'Algérie éclata en 1954 par une série d'attentats du FLN, dont le dirigeant le plus populaire auprès des Algériens fut Ahmed Ben Bella. Ce groupe, sécessionniste du MNA de Messali Hadj,
était partisan de l'action violente pour obtenir l'indépendance. Le
choc fut rude pour la France qui considérait l'Algérie comme territoire
français où, sur dix millions d'habitants vivait un million d'Européens,
les Pieds-Noirs.
Ces derniers, pour la plupart, refusaient catégoriquement
l'indépendance, bien qu'ils soient en grande partie responsables de
cette situation. En effet, les représentants des Français d'Algérie
avaient constamment bloqué toutes les réformes assimilatrices, même les
plus minimes, tendant à reconnaître enfin aux musulmans algériens la
pleine citoyenneté française. Le ministre de l'intérieur, François Mitterrand déclara à la suite des attentats du FLN de la Toussaint 1954 : « la seule négociation, c'est la guerre ».
Cette guerre mobilisa des moyens militaires et politiques de plus en plus importants. En 1957, les parachutistes du général Massu furent chargés par le gouvernement socialiste d'investir Alger
et d'y supprimer le FLN. Ils démantelèrent les réseaux terroriste FLN,
en utilisant des moyens réprouvés tant par la loi que la morale et par
le règlement militaire, en toute connaissance du gouvernement français
de l'époque. À la fin de cette « bataille d'Alger »,
les parachutistes français étaient guidés dans leurs arrestations des
sympathisants FLN par de jeunes musulmans, qui impressionnés par leurs
« résultats » croyaient à la victoire finale de la France.
mais les moyens employés, notamment la torture et les exécutions
sommaires baptisées « corvées de bois », heurtèrent l'opinion
métropolitaine. Si bien que les succès remportés dans ces conditions ne
cessèrent d'augmenter le nombre des partisans de la rébellion. Au point
de faire oublier les atrocités très nombreuses commises par certains
FLN, comme le massacre, femmes et enfants compris, de la population de
Melouza contrôlée par un maquis nationaliste rival. Si bien qu'en
Algérie, la cause nationaliste progressa, avec le soutien de l'ONU.
Le 13 mai 1958,
la population européenne d'Alger provoqua une émeute, entraînant la
garnison de la ville, puis, avec le soutien d'officiers factieux et
d'unités militaires parachutistes, imposa à la métropole un changement
de gouvernement.
C'est alors que le général de Gaulle,
qui avait préconisé en vain, pour la France libérée, un régime
démocratique pourvu d'un exécutif fort, au grand déplaisir des
dirigeants de la IVe République, fut rappelé. Il commença par
soutenir les militaires dans leur lutte efficace contre l'ALN (Armée de
libération nationale algérienne), à partir de 1959 il n'y eu plus
d'action armée du FLN et de l'ALN contre la présence française. C'est
seulement après les accords d'Évian que des attentats anti-français purent reprendre.
À partir de 1959,
il engagea un processus qui allait conduire à l'indépendance de
l'Algérie. C'est le 16 septembre 1959, qu'il reconnut le droit des
Algériens à l'autodétermination, et fit approuver ce principe, par
referendum, par les Français.
Il se heurta alors à la résistance des pieds-noirs, et d'une
fraction de l'armée, dont les plus extrémistes, dirigés par quatre
généraux, tentèrent un putsch en avril 1961. Ce dernier fut un échec, mais certains Européens d'Algérie créèrent alors l'Organisation armée secrète (OAS), dans le but de s'opposer aux négociations entre le gouvernement et le FLN. L'OAS
déclencha une insurrection contre l'armée française, qui la réprima
sévèrement, ainsi que des attentats en métropole. Le 18 mars 1962, l'indépendance de l'Algérie n'en fut pas moins proclamée, en application des accords d'Évian.
Malheureusement cette indépendance fut accompagnée de massacres de nombreux Pieds-Noirs et de dizaines de milliers de harkis,
c’est-à-dire de musulmans ayant servi l'armée française en qualité de
supplétifs. Il est vrai que les massacreurs ne furent que rarement des
membres de l'ALN, mais plutôt des personnes qui cherchaient tardivement à
prouver ainsi leur zèle patriotique. Mais le FLN, qui n'avait pas su
les protéger, n'avait pas moins violé ses obligations que la France qui
avait désarmé et abandonné les harkis à leur sort, leur refusant de
s'installer sur son territoire et allant même jusqu'à renvoyer en
Algérie ceux qui étaient parvenus en métropole. La responsabilité
essentielle en a incombé aux autorités françaises au sommet, qui loin
d'avoir protégé les harkis, les ont fait désarmer et ont mis des
obstacles administratifs à leur venue en métropole.
Article détaillé : Guerre d'Algérie.
Guerre d'indépendance de l'Angola
Les colonies portugaises, l'Angola et le Mozambique, accèdent à l'indépendance au terme de guérillas interminables en 1974, après la révolution des œillets qui renverse le régime salazariste.
Dans le cas de l'Angola c'est l'insurrection du mouvement « Unita » de
Joseph Savimbi, le seul véritablement indigène (et le seul qui ait
véritablement combattu les forces portugaises). Ainsi a-t-il obligé la
population portugaise de métropole, qui refusait la guerre, à soutenir
le putsch de ses officiers rebelles contre le gouvernement salazariste.
Ainsi le succès de ces derniers a-t-il permis de mettre fin au conflit.
À noter que l'indépendance de l'Angola a été confisquée par les métis
de Luanda, dont l'un, apparenté à l'amiral salazariste Coutinho, s'est
fait transmettre le pouvoir par celui-ci lors de l'indépendance. Alors,
les métis, incapables de vaincre seuls l'Unita, ont dû faire appel,
grâce aux revenus du pétrole, aux anciens gendarmes katangais de
Tchoumbé, puis à l'armée régulière cubaine, pour briser, au prix de
longues années de guerre, les véritables résistants angolais.
Causes de la décolonisation
La situation des colonies dans le monde en 1936, trois ans avant la grande déflagration mondiale.
L'ébranlement des empires coloniaux sous la Seconde Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale
entraîna une énorme perte de prestige pour les puissances coloniales :
l'image de leur invincibilité y fut très atteinte, en raison des
victoires allemandes puis japonaises.
En outre, pendant la guerre, Britanniques et Français ont eu besoin des colonies et ont multiplié les promesses d'émancipation, à commencer par celle de l'Inde britannique.[réf. nécessaire]
Certes, en 1944 lors de la conférence de Brazzaville,
la France préconisa plutôt l'assimilation, sous la forme de l'accession
par degrés des indigènes à la citoyenneté, plutôt que l'autonomie des
colonies ou leur indépendance. Mais si l'on considère que cette
conférence réunissait essentiellement des gouverneurs des colonies, il
faut admettre qu'elle a tout de même été émancipatrice. En outre, il
faut savoir que le CFLN et l'Assemblée consultative d'Alger, prêts à
aller très loin pour défendre la souveraineté française, contre les
Allemands et vis-à-vis des Américano-britanniques, ne se reconnaissaient
pas le droit de renoncer à la moindre parcelle du territoire français,
remettant les décisions de cet ordre aux futures instances
démocratiquement élues de la France après la Libération. Après 1945,
l'opinion politique mit d'ailleurs très longtemps à évoluer en France,
malgré la guerre d'Indochine, la révolte de Madagascar et la guerre d'Algérie.
L'influence des diverses chartes internationales
Situation des colonies en 1945, au sortir de la Dernière guerre : la décolonisation va s'opérer avec l'effacement des anciennes métropoles au profit des deux superpuissances de la guerre froide en devenir, qui transfèreront leur opposition via leur influence sur ces nouveaux pays indépendants, nonobstant l'affirmation ultérieure d'un « troisième bloc » des non-alignés.
L'opinion internationale, elle, fut de plus en plus favorable à la décolonisation, sous l'influence de la Charte de l'Atlantique du 14 août 1941, par laquelle Roosevelt et Churchill reconnaissent le droit de tous les peuples à l'autodétermination, de l'ONU, de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le renversement de position des mouvements de pensée
Les
Églises qui avaient joué un rôle important dans l'œuvre de
colonisation, tant par l'envoi de ses missionnaires, que par le
déclenchement d'expéditions militaires pour les protéger lorsqu'ils
étaient persécutés, ont commencé à renoncer à leurs positions
colonialistes, pour prendre la défense des indigènes.[réf. nécessaire]
Cela était déjà arrivé sporadiquement aux siècles précédents, notamment
par les interventions de Las Casas ou des jésuites du Paraguay. Mais
après la Seconde Guerre mondiale, cette orientation a tendu à se
généraliser, en même temps que des prélats indigènes ont progressivement
accédé aux fonctions de haut rang auparavant monopolisées par les
Européens. Les intellectuels, étaient encore en majorité favorables à la
colonisation, avant la guerre de 1939-45. L'œuvre coloniale de la
France apportant la civilisation aux peuples déshérités était l'un des
thèmes incontournables des discours sur la colonisation. Mais à la suite
du choc produit par l'effondrement de la France et du Royaume-Uni en
1940, le point de vue des indigènes a été moins méconnu par les
intellectuels. Ceux-ci se sont dès lors montrés de plus en plus réservés
ou carrément hostiles, parallèlement au développement des idéologies
socialistes dans les métropoles, surtout après la Seconde Guerre
mondiale.
La force exemplaire de chaque nouvelle indépendance sur les colonisés
L'accession à l'indépendance de toute une série de nouveaux pays encouragea les mouvements politiques anti-colonialistes dans tous les pays d'outremer non encore indépendants: En 1946, Philippines, en 1947, Union indienne et Pakistan, en 1948, Birmanie et Ceylan,
etc. C'est particulièrement l'accession à l'indépendance de l'Empire
des Indes, promise en pleine guerre par le Royaume-Uni, qui a
impressionné les opinions des pays encore colonisés ou colonisateurs.
L'Inde britannique, connue par les romans de Rudyard Kipling
et par de nombreux films, ainsi que par sa surface imposante sur les
cartes des manuels scolaires, était imaginée comme un pilier de la
colonisation. Si le Royaume-Uni victorieuse qui dominait les mers
l'abandonnait, comment imaginer que les colonies des autres pays
pourraient être conservées ? La division de cet Empire en deux États
séparés, l'Union indienne, dont la population était en majorité de
religion brahmaniste, et le Pakistan peuplé principalement de musulmans,
qui avaient accédé séparément à l'indépendance démontrait que la
décolonisation n'avait pas que des avantages : Elle s'était en effet
traduite par de terribles massacres des exodes massifs, et avait laissé
subsister de terribles tensions, et de nombreux problèmes non résolus.
Mais les massacres semblaient éloignés et seul subsistait l'image
colossale des nouveaux États indépendants. Les mouvements coloniaux
militaient, les uns pour l'indépendance, PPA de Messali en Algérie, Viet Minh et Daï-Viet en Indochine, les autres pour l'autonomie, UDMA de Ferhat Abbas en Algérie, RDA d'Félix Houphouët-Boigny
en Afrique noire française, etc., etc. C'est souvent, en accédant à la
conscience politique et en retournant contre les pays colonisateurs
leurs propres valeurs, que ces mouvements, allaient développer de la
sympathie pour leur action dans les opinions métropolitaines.
Le coût des empires coloniaux
La prise de conscience du coût élevé pour l'économie des empires coloniaux européens, qui sera appelé plus tard complexe hollandais, a beaucoup pesé sur les puissances coloniales.[réf. nécessaire] En effet, à la suite de la perte de l'Indonésie, les Pays-Bas
ont connu un réinvestissement des capitaux coloniaux dans leur économie
ainsi que le redéploiement des dépenses publiques sur la métropole
néerlandaise. Il est ainsi apparu dès le milieu des années 1950 que la
perte de l'Indonésie, loin d'être une catastrophe pour l'économie
néerlandaise, fut au contraire favorable.
En France, Raymond Cartier (voir Cartiérisme), journaliste à Paris-Match, à la fin des années 1950, estimait que les colonies coûtaient trop cher, et qu'il valait mieux financer « la Corrèze avant le Zambèze ». Il écrira :
« Le colonialisme a toujours été une charge en même temps qu'un
profit, souvent une charge plus qu'un profit. Dans les conditions et
sous les servitudes politiques actuelles, c'est plus vrai que jamais » (Paris-Match, 18 août 1956)
De Gaulle dira également de la décolonisation : « c'est un fait : la décolonisation est notre intérêt et, par conséquent, notre politique ».[réf. nécessaire] On notera par exemple que la France dépensa dans ses colonies, entre 1945 et 1960, deux fois le montant reçu des États-Unis au titre du plan Marshall.
La
thèse du « pillage » colonial est contestée, et il est notable que le
développement récent du capitalisme a exigé au contraire un abandon des
colonies, un divorce à l’amiable entre les deux parties. Si un des
divorcés en a largement profité, la métropole, le cas du second est plus
nuancé.[réf. nécessaire]
La question "raciale" et la question économique, le cas français
Cet article ou cette section peut contenir un travail inédit ou des déclarations non vérifiées.
Vous pouvez aider en ajoutant des références. Voir la page de discussion pour plus de détails.
Jacques Soustelle, nommé gouverneur général de l'Algérie en janvier 1955 sous le ministère Pierre Mendès France,
pensait qu'il fallait transformer progressivement les Algériens en
Français à part entière, allant même jusqu'à proposer la fusion des
économies algériennes et françaises, en considérant l'Algérie comme la Bretagne ou la Lorraine
et ses habitants comme des métropolitains. Soustelle appelait cette
doctrine l'Intégration. Ethnologue de réputation internationale,
Soustelle s'était lié à de Gaulle à l'époque de la France libre. Demeuré gaulliste après la guerre - Soustelle fut chargé par de Gaulle de créer le RPF en 1947, dont il fut le premier secrétaire général -, il était aussi l'ami de Claude Lévi-Strauss. Ce dernier écrivit en 1955 : "Si,
pourtant, une France de quarante-huit millions d’habitants s’ouvrait
largement sur la base de l’égalité des droits, pour admettre vingt-cinq
millions de citoyens musulmans, même en grande proportion illettrés,
elle n’entreprendrait pas une démarche plus audacieuse que celle à quoi
l’Amérique dut de ne pas rester une petite province du monde
anglo-saxon. Quand les citoyens de la Nouvelle-Angleterre décidèrent il y
a un siècle d’autoriser l’immigration provenant des régions les plus
arriérées de l’Europe et des couches sociales les plus déshéritées, et
de se laisser submerger par cette vague, ils firent et gagnèrent un pari
dont l’enjeu était aussi grave que celui que nous nous refusons de
risquer. Le pourrions-nous jamais ? En s’ajoutant, deux forces
régressives voient-elles leur direction s’inverser ? Nous
sauverions-nous nous-mêmes, ou plutôt ne consacrerions-nous pas notre
perte si, renforçant notre erreur de celle qui lui est symétrique, nous
nous résignions à étriquer le patrimoine de l’Ancien Monde à ces dix ou
quinze siècles d’appauvrissement spirituel dont sa moitié occidentale a
été le théâtre et l’agent ? Ici, à Taxila, dans ces monastères
bouddhistes que l’influence grecque a fait bourgeonner de statues, je
suis confronté à cette chance fugitive qu’eut notre Ancien Monde de
rester un ; la scission n’est pas encore accomplie. Un autre destin est
possible (...)"2.
C'est en prétendant faire siennes les propositions de Jacques Soustelle mais aussi de Claude Lévi-Strauss, que le général De Gaulle
revint aux affaires en mai 1958, profitant du soulèvement de l'Armée en
Algérie. À Alger, le 4 juin 1958, de Gaulle déclara à la foule : " Je
vous ai compris ! Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous
avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie,
c'est celle de la rénovation et de la fraternité. Je dis la rénovation à
tous égards. Mais très justement vous avez voulu que celle-ci commence
par le commencement, c'est-à-dire par nos institutions, et c'est
pourquoi me voilà. Et je dis la fraternité parce que vous offrez ce
spectacle magnifique d'hommes qui, d'un bout à l'autre, quelles que
soient leurs communautés, communient dans la même ardeur et se tiennent
par la main. Eh bien ! De tout cela, je prends acte au nom de la France
et je déclare qu'à partir d'aujourd'hui, la France considère que, dans
toute l'Algérie, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a
que des Français à part entière, des Français à part entière, avec les
mêmes droits et les mêmes devoirs. (…) » À sa gauche, au balcon où le général de Gaulle prononça ce discours révolutionnaire, se tenait Jacques Soustelle.
Le surlendemain, le 6 juin 1958, à Mostaganem, le général proclame devant une foule majoritairement arabo-berbère : « La
France entière, le monde entier, sont témoins de la preuve que
Mostaganem apporte aujourd'hui que tous les Français d'Algérie sont les
mêmes Français. Dix millions d'entre eux sont pareils, avec les mêmes
droits et les mêmes devoirs. (...) Il n'y a plus ici, je le proclame en
son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière,
des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais
dans la vie en se tenant par la main ».
Ce projet égalitariste que le général de Gaulle s'affirmait décidé à
accomplir en Algérie, il laissait entendre vouloir l'accomplir
également en Afrique noire. En effet, lors du discours de Mostaganem du 6
juin 1958, de Gaulle déclara : " Il est parti de cette terre
magnifique d'Algérie un mouvement exemplaire de rénovation et de
fraternité. Il s'est élevé de cette terre éprouvée et meurtrie un
souffle admirable qui, par-dessus la mer, est venu passer sur la France
entière pour lui rappeler quelle était sa vocation ici et ailleurs".
Mais ce programme qui lui avait permis de revenir au pouvoir avec
l'appui de l'Armée, le général de Gaulle y était en réalité opposé. Il
pensait qu'il ne s'agissait que d'une utopie universaliste. "Qu'on
ne se raconte pas d'histoires ! (…) Ceux qui prônent l'intégration ont
une cervelle de colibri, même s'ils sont très savants"3.
Or, étant revenu au pouvoir grâce à l'Armée sur le programme de l'Intégration, au nom duquel il avait renversé la IVe République, de Gaulle ne pouvait pas avouer ses convictions : "(…) Vous
croyez que je pouvais faire du jour au lendemain ce que je voulais ? Il
fallait faire évoluer peu à peu les esprits. Où en était l’armée ? Où
en était mon gouvernement ? Où en était mon Premier ministre ?" 4
Quelques années plus tard, le général de Gaulle expliqua au général Koenig : « Évidemment,
lorsque la monarchie ou l'empire réunissait à la France l'Alsace, la
Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou
le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre Européens, entre
chrétiens... Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste
un ancien sergent de tirailleurs, parlant mal le français"5.
Dans le même esprit, au cours d’un entretien accordé à Pierre Laffont, député d'Oran, directeur du journal L'Écho d’Oran, le 25 novembre 1960 : « De
Gaulle (très en colère). – Enfin, Laffont, ne me dites pas que des
hommes comme vous aient pu croire à un moment quelconque que j'étais
favorable à l'intégration. Je n'ai jamais prononcé ce mot. Pourquoi ?
Parce que je n'y ai jamais cru. On a dit récemment que l'Algérie était
la plus française des provinces de France. Plus française que Nice et la
Savoie. C'est inepte. Nice et la Savoie sont peuplées de chrétiens,
parlent le français, ne se sont pas, à cinq reprises, soulevées contre
la France. De tels propos ne peuvent que nous ridiculiser. En réalité,
il y a en Algérie une population dont tout nous sépare : l'origine
ethnique, la religion, le mode de vie (...)"6
De Gaulle voulait la décolonisation en raison de l'impossibilité pour la France, selon lui, de pouvoir assimiler les populations des colonies. Dans ses confidences à Alain Peyrefitte, il fut très clair à ce sujet: "C'est
très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des
Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les
races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils
restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France.
Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de
culture grecque et latine et de religion chrétienne.(…) Vous croyez que
le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain,
seront vingt millions et après-demain quarante ?" "Si nous faisions de
l'intégration, si les Arabes et Berbères d'Algérie
étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir
s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement
plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées7".
"Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous
voyez bien que ce ne sont pas des Français ! (...) Essayez d’intégrer de
l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils
se sépareront à nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont
des Français7" "Avez-vous
songé que les Arabes se multiplieront par cinq puis par dix, pendant
que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait
deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un
président arabe à l’Elysée ?8"
Une des raisons qui ont conduit à la décolonisation était le refus
du général de Gaulle, mais aussi de la majorité de la classe politique
métropolitaine, d'accorder l'égalité politique aux populations
d'outre-mer. En revanche, tous les sondages de l'époque indiquent que
l'opinion métropolitaine était favorable à l'octroi de la citoyenneté
française aux populations de l'Outre-mer. D'ailleurs, lors du referendum
de novembre 1958, les Français approuvèrent la nouvelle Constitution,
qui disposait que tous les Algériens seraient désormais des Français à
part entière. À ce titre, 46 députés arabo-berbères prirent place à
l'Assemblée nationale, à Paris.
Les convictions du général de Gaulle sur l'incompatibilité des
Français et des Africains le conduisirent à opter également pour la
séparation de la métropole et des territoires d'Afrique subsaharienne.
En octobre 1958, la Communauté française étant nouvellement créée, le Conseil de gouvernement du Gabon, s'appuyant sur l'article 76 de la Constitution, demanda à devenir un département français. Léon Mba, président du Gabon, chargea Louis Sanmarco de présenter la demande auprès du gouvernement métropolitain. Reçu à Paris par le ministre de l'Outre-mer, Bernard Cornut-Gentille, Louis Sanmarco reçut cette réponse sans ambiguïté : " Sanmarco, vous êtes tombé sur la tête ? N’avons-nous pas assez des Antilles ? Allez, indépendance comme tout le monde !"9
La réponse du ministre Cornut-Gentille reflétait la pensée du général de Gaulle, qui expliqua plus tard à Peyrefitte : "Nous
ne pouvons pas tenir à bout de bras cette population prolifique comme
des lapins (…). Nos comptoirs, nos escales, nos petits territoires
d’outre-mer, ça va, ce sont des poussières. Le reste est trop lourd"10. Le général de Gaulle s'expliqua en ces termes sur l'"affaire gabonaise" : " Au
Gabon, Léon M'Ba voulait opter pour le statut de département français.
En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme
des pierres au cou d'un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du
monde à les dissuader de choisir ce statut". 11
Le général de Gaulle expliqua également à Alain Peyrefitte : « Vous
croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour
l'Afrique ? (...) Qu'ils vont connaître à nouveau les guerres tribales,
la sorcellerie, l'anthropophagie ? (...) Que quinze ou vingt ans de
tutelle de plus nous auraient permis de moderniser leur agriculture, de
les doter d'infrastructures, d'éradiquer complètement la lèpre, la
maladie du sommeil, etc. C'est vrai que cette indépendance était
prématurée. (...) Mais que voulez-vous que j'y fasse ? (...) Et puis (il
baisse la voix), vous savez, c'était pour nous une chance à saisir :
nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos
épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d'égalité.
Nous avons échappé au pire ! (...) Heureusement que la plupart de nos
Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l'autonomie,
puis de l'indépendance »12
L'essayiste Alexandre Gerbi13 a montré comment le général de Gaulle accula les dirigeants africains à l'indépendance14, notamment Félix Houphouët-Boigny, pourtant ardent défenseur de l'unité franco-africaine dans un cadre fédéral, et Léon Mba, pourtant grand partisan de la départementalisation du Gabon.
Selon Gerbi, si la décolonisation franco-africaine visait à perpétuer le colonialisme,
c'est-à-dire l'exploitation économique des territoires français
d'Afrique, que la démocratie réelle aurait entravée, son objectif secret
mais fondamental était d'empêcher le métissage de la France que
l'égalité politique entre métropolitains et ultramarins aurait
entraîné ; l'indépendance fut imposée à l'Afrique par la métropole pour
des raisons certes financières, mais aussi et avant tout
civilisationnelles ou raciales. Pour y parvenir, le général de Gaulle et
son gouvernement, avec la complicité de la majorité de la classe
politique métropolitaine, violèrent la Constitution, en la modifiant
selon des voies anticonstitutionnelles, par le biais de la loi 60-525.
La loi 60-525 fut votée en mai-juin 1960, passant outre un avis
défavorable du Conseil d'État et malgré la démission de l'ancien
président de la République Vincent Auriol du Conseil constitutionnel. La
Loi 60-525 supprimait l'obligation d'organiser un referendum pour qu'un
État africain de la Communauté française accède à l'indépendance,
contrairement à ce que prévoyait jusque-là la Constitution. Très
concrètement, cette loi permit, dès le mois suivant sa promulgation, que
les États africains de la Communauté française accèdent à
l'indépendance sans faire de referendum, c'est-à-dire sans que leurs
populations soient consultées et puissent par conséquent, par leurs
voix, entraver le processus de l'indépendance15.
Les intrigues des États tiers
Le rôle de l'Allemagne et du Japon
L'Allemagne, bien qu'ayant perdu toutes ses colonies après la Première Guerre mondiale
fut un acteur influent dans le processus de décolonisation. En
participant à la surenchère internationale que ces pays durent subir
pendant la Seconde Guerre mondiale. Le régime nazi
tenta grâce à la radio de saper le moral et de créer des révoltes dans
les colonies. Elle tenta de se rapprocher des pays dominés par les
alliés afin d'en obtenir des matières premières, et se présenta de cette
manière comme une amie des colonisés. En réalité Hitler dans Mein Kampf
avait clairement exprimé son mépris pour les colonisés arabes et
indiens. Néanmoins la propagande nazie participa au processus de
décolonisation, car en proposant plus que les métropoles, l'Allemagne
encouragea les revendications à l'encontre des colonisateurs. Le Japon
fit de même dans le sud-est asiatique en soutenant les autonomistes
locaux. Mais ces derniers, après avoir accueilli favorablement les
Nippons constatèrent rapidement le mépris dans lequel ceux-ci tenaient
les autres asiatiques. Néanmoins par la constitution de gouvernements
fantoches contre les Hollandais (aux Indes néerlandaises), contre les
États-Unis (aux Philippines), contre le Royaume-Uni (en Turquie et
Birmanie) et contre la France (au Viêt Nam, au Cambodge, et au Laos),
ils démontrèrent aux indigènes que les occidentaux avaient cessé d'être
invincibles.
Le rôle de l'Union soviétique
Avec la conférence de Bakou, en 1920
déjà, les Soviétiques s'intéressèrent activement aux problèmes de la
décolonisation : ils assimilaient les colonisés au prolétariat, ceux-ci
étaient donc à libérer. Leur propagande portait, parce qu'ils
apparaissaient comme sincères : après tout, ils avaient eux-mêmes donné
l'exemple en effectuant apparemment leur propre décolonisation par la
voie de l'autonomie interne, alors que d'autres pays colonisateurs comme
la France en étaient bien loin. Leur appui à la décolonisation ne fut
cependant pas illimité après la mort de Lénine. En effet, deux thèses s'opposèrent alors, celle de Staline, pour une consolidation de l'État soviétique, et celle de Trotsky
pour une priorité à l'internationalisme. C'est Staline qui l'avait
emporté, et avait dès lors concentré ses efforts sur l'Europe.
Ce fut surtout après la mort de Staline (5 mars 1953)
que l'URSS commença à soutenir les indépendances, avec la guerre
froide. L'URSS s'opposa alors dans les pays du tiers monde à l'action
des Américains. Il y eut une surenchère incessante entre ces deux pays
pour obtenir le plus large contrôle, et la plus grande influence
possible dans ces pays.
Le rôle des États-Unis
Les États-Unis sont d'anciennes colonies britanniques ce qui renforce l'idée anti-colonialistes avec par exemple Franklin Roosevelt. Symboliquement, Harry Truman lors de son discours sur l'état de l'Union de 1949 ouvrit l'ère du développement (par opposition au sous-développement caractéristique des pays colonisés) et prône l'aide. [réf. incomplète] Après ce discours, le Congrès des États-Unis adopte l'Act for International Development, et tant l'ONU que l'Europe créent des institutions de coopération. Les pressions et interventions américaines contribuèrent de manière significative à la fin des empires européens.[réf. nécessaire]
Dans le cadre de la guerre froide cependant et dans un objectif de
contenir la poussée communiste dans le monde, les États-Unis purent
taire leurs convictions démocratiques et anticolonialistes et apporter
leur soutien aux politiques de répression menées par les Européens
contre les mouvements d'indépendance dans les colonies, comme lors de la
Première guerre d'Indochine (1945-1954).
Notes et références
↑ Voir ce document de l'UNESCO : Struggle against slavery [archive]
↑ Tristes tropiques,
Ed. Plon, 1955, rééd. Pocket, pp. 486-487. « Vingt-cinq millions de
citoyens musulmans » : à l’époque, la Tunisie et le Maroc ne sont pas
encore indépendants. Cité et commenté par Alexandre Gerbi in Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine, Ed. L'Harmattan, 2006.
↑ De Gaulle cité par Alain Peyrefitte in C'était de Gaulle, p. 52.
↑ Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Ed. Fayard, p. 58.
↑ J. R. Tournoux, La Tragédie du Général, Ed. Plon-Paris-Match, 1967, pp. 307-308.
↑ J. R. Tournoux, La Tragédie du Général, Ed. Plon-Paris-Match, 1967, pp. 596-597
↑ a et b Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, t.1, p.52
↑ Charles de Gaulle, cité par Alain Peyrefitte, in C’était de Gaulle, p. 56.
↑ Voir Le colonisateur colonisé de Louis Sanmarco, Ed. Pierre-Marcel Favre-ABC, 1983, p. 211. Voir également Entretiens sur les non-dits de la décolonisation, de Samuel Mbajum et Louis Sanmarco, Ed. de l’Officine, 2007, p. 64. Lire aussi l'article d'Alexandre Gerbi, Aux origines du mal ou L'Affaire gabonaise (1958) : http://fusionnisme.blogspot.com/2008/10/alors-que-la-marseillaise-t-une.html [archive]
↑ Charles de Gaulle, cité par Alain Peyrefitte, in C’était de Gaulle, Ed. Fayard, 1994, p. 59.
↑ C'était de Gaulle, t. 2, pp. 457-458.
↑ C'était de Gaulle, t. 2, pp. 457-458
↑ Interview d'Alexandre Gerbi sur RFI http://www.rfi.fr/actufr/articles/089/article_51734.asp [archive]
↑ Histoire occultée de la décolonisation franco-africaine, Ed. L'Harmattan, 2006.
↑ Lire l'article L'Effarante Loi 60-525, sur le site d'Alexandre Gerbi http://fusionnisme.blogspot.com/2008/06/leffarante-loi-60-525-ou-comment-le.html [archive]
Voir aussi
Articles connexes
Frantz Fanon, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Mahatma Gandhi
Chronologie de la décolonisation
Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux
Décolonisation de l'Afrique
Conférence de Bandung
Néocolonialisme
Territoires non-autonomes
Bibliographie
Hélé Béji, Nous, décolonisés, Arléa, Paris, 2007, 235 p. (ISBN 978-2-86959-799-0)
Décolonisation et sciences humaines, Sciences humaines éditions, Paris, 2011, 245 p. (ISBN 978-2-36106-011-4) (n° 24 de la Revue d'histoire des sciences humaines, 2011)
Bernard Droz, Histoire de la décolonisation au XXe siècle, Éd. du Seuil, Paris, 2009 (1re éd. 2006), 385 p. (ISBN 978-2-7578-1217-4)
Frantz Fanon
«Peau Noire, masques blancs» (1952), réédition 2001 collect Points , Le Seuil
«L'an V de la révolution algérienne» (1959), réédition 2011, La Découverte
«Les damnés de la Terre» (1961), réédition 2002, La Découverte
«Pour la Révolution africaine, Ecrits politiques» (1964), réédition 2006, La Découverte
Enregistrements sonores
Histoire mondiale de la colonisation, les grandes figures de la décolonisation,
cycle de conférences de l'Université populaire du quai Branly,
enregistrées au théâtre Claude Lévi-Strauss, 2011 (1 CD de 1h 30 min par
conférence)
Souleymane Bachir Diagne, Conférence
d’introduction aux grandes figures de la décolonisation, avec un
éclairage particulier sur Léopold Sédar Senghor et Mohamed Iqbal, 3 mars 2011
Patrick Lozès, Toussaint Louverture, 31 mars 2011
Benjamin Stora, Abd el Kader, 7 avril 2011
Catherine Clément, Gandhi, 12 mai 2011
Yves Chevrier, Mao, 2 juin 2011
Yves Saint-Geours, Le bolivarisme, 9 juin 2011
Yves Saint-Geours, Le néo-bolivarisme, 16 juin 2011
Filmographie
La décolonisation, film documentaire de Jean-Louis Molho, Alain Fuster et Paul Villatoux, Citel vidéo, Paris, 2010, DVD (52 min)
Colonisation, décolonisation, postcolonialisme, conférence d'Elikia M'Bokolo, Université de tous les savoirs, CERIMES, Vanves, 2005, DVD (1h 30 min)
Liens externes
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La décolonisation de l'Inde
(fr) La décolonisation : émancipation de l'Afrique, La Documentation française
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