Essai trottinette Go-Ped électriqueScooter System a testé durant 1 mois la trottinette électrique Go-Ped ESR-1000 Hoverboard dans la ville de Nantes. Retrouvez nos critiques et avis sur ce véhicule léger hors-du-commun, qui préfigure l'avenir en matière de mobilité urbaine...

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Les besoins en termes de mobilité évoluant rapidement dans les grandes villes occidentales, un nouveau moyen de transport a fait son apparition ces dernières années : le véhicule électrique léger, ou « LEV » dans la langue de Shakespeare. Avec la généralisation des batteries au Lithium-Ion à la fois plus performantes, autonomes et résistantes, ce dernier connaît un véritable boom.

Si l'entrée de gamme est sur-représentée avec des centaines de modèles d'origine chinoise commercialisés entre 350 et 900€, l'américain Go-Ped fait un véritable carton sur le segment du haut-de-gamme avec ses ESR-750, ESR-1000 et I-Ped. Commercialisés entre 1450 et 3000€, ses véhicules prennent la forme de trottinettes, mais avec des châssis sérieusement améliorés.

La trottinette électrique Go-Ped ESR-1000 Hoverboard en action

Aujourd'hui, nous vous proposons l'essai du modèle le plus polyvalent de la gamme Go-Ped, à savoir l'ESR-1000 Hoverboard. Nous avons eu la chance de le tester durant 1 mois dans l'agglomération nantaise, et avons été surpris par les services que rendent au quotidien ses 21 kg d'aluminium et d'acier. Le véhicule s'est avéré bien plus pratique que nous ne l'avions imaginé...

Un châssis de baroudeur

L'ESR-1000 Hoverboard, c'est un châssis en acier équipé d'un double amortisseur : un monobras à l'avant et un bras oscillant à l'arrière. Si certaines parties donnent une impression de fragilité, il ne faut pas se fier à leur faible diamètre. On s'en rend vite compte, et cette sensation est rapidement oubliée : l'amortissement complet est un véritable bonheur pour sauter les trottoirs et dos d'ânes !

Les gros pneus à chambres à air de 10'' permettent de circuler sur tous les types de sols, secs ou mouillés, et d'attaquer sans crainte les terrains abîmés ou bosselés. Le freinage est assuré par un disque avant offrant un beau mordant. On regrette toutefois l'absence de frein arrière, qui aurait été rassurant et aurait permis de s'adonner aux wheelings. Pour notre sécurité, nous n'avons pas tenté.

Focus sur le monobras avant avec sa roue de 10'' et son disque de frein Wave

Pour alléger au maximum sa trottinette électrique, Go-Ped l'a équipée d'un guidon en aluminium T6 de qualité aéronautique. C'est ce dernier qui se replie pour permettre de la ranger. Une fois déployé, on y trouve des poignées offrant un excellent grip, le levier de frein (à gauche) et le témoin de niveau de charge qui intègre le démarreur, l'interrupteur de mode et la gâchette d'accélération.

Un moteur très réactif

À la moindre pression sur la gâchette d'accélération, la Go-Ped 1000 Hoverboard bondit. Mieux vaut avoir le guidon bien en mains et un pied correctement positionné sur le deck, sous peine de voir l'engin partir seul sur plusieurs mètres... après quelques jours d'utilisation, cette réactivité devient un atout qui permet des démarrages canons. Pratique pour partir en pôle aux feux rouges !

Le moteur de l'ESR-1000 Hoverboard est très compact et ne chauffe pas

Le moteur est de type Brush, c'est-à-dire à rotation mécanique, et développe une puissance de 1000 Watts. Contrairement aux modèles dits « Brushless », il n'est pas totalement silencieux, et émet un petit sifflement. La puissance est transmise à la roue arrière via une chaîne et une couronne, qu'il est d'ailleurs possible de remplacer pour obtenir plus ou moins d'accélération ou d'allonge.

La transmission de fait par chaîne et couronne, avec un tendeur automatique

Le bloc moteur est compact et chauffe très peu. Il ne craint en outre pas l'eau ou les impuretés, comme en témoigne notre « promenade » de 15 minutes sous une pluie battante. Les batteries sont également bien protégées puisqu'elles sont situées dans un compartiment en plastique étanche qui se trouve sous le deck. Ce choix technique permet de bénéficier d'un centre de gravité très bas.

Une électronique de pointe

Côté batteries, Go-Ped a équipé son ESR-1000 de 4 modules de type LiFePO4 (Lithium-Ion / Fer / Phosphate). Cette technologie offre la souplesse du Li-Ion à un coût moindre, la contrepartie étant des temps de charge qui passent de 3 à plus de 9 heures. Durant notre mois de tests, la batterie s'est entièrement vidée une fois. Il nous a alors fallu près de 10 heures 30 pour la recharger à fond.

Les batteries LiFePO4 et la fiche pour la recharge se trouvent sous le deck

La recharge est d'ailleurs assez atypique, Go-Ped ayant choisi d'intégrer le chargeur dans le véhicule en lui adjoignant un contrôleur automatique. Lorsque vous branchez la trottinette électrique sur une prise de courant standard en 220V (via un simple câble), le contrôleur se charge de répartir l'énergie sur les 4 batteries afin d'éviter toute surcharge et de limiter leur usure.

Le guidon en aluminium T6 accueille le témoin de niveau de charge

Pour permettre un suivi de la charge des batteries, le contrôleur utilise les 3 leds du commodo, qui s'allument les unes à la suite des autres avant de clignoter en même temps en fin de charge. Le contrôleur est également capable d'émettre des « bips » si la trottinette est entièrement déchargée, ou si la répartition du courant électrique dans les 4 batteries n'est pas correctement équilibrée.

Un véhicule taillé pour la ville

Durant notre mois d'essai, nous avons utilisé la trottinette électrique Go-Ped ESR-1000 2 fois par jour, sur un trajet d'environ 5 kilomètres à travers la ville de Nantes (gare SNCF, Île Gloriette, Quai de la Fosse et Chantenay). Pour notre propre sécurité, nous étions équipés d'un casque de vélo et de lampes à leds avant et arrière, que nous allumions lorsque la luminosité était trop faible.

Ce modèle n'étant pas homologué sur route, la législation nous oblige à utiliser les trottoirs et voies piétonnes. Nous avons toutefois choisi de « braver le danger » en circulant sur les pistes cyclables, plus adaptées au gabarit et à la vitesse de l'engin. Nantes étant quadrillée de pistes pour vélos, nos trajets se sont avérés simples et plaisants. À 30 km/h, on se fond parfaitement dans la circulation...

En roulant sur les pistes cyclables, les trajets en ville se font sans souci

Et on ne constitue pas un danger pour les autres ! La cohabitation avec les vélos, piétons et automobiles se passe très bien. Il n'y a qu'avec les motos et scooters, qui utilisent pour beaucoup les pistes cyclables, qu'il faut faire attention. En dehors de cela, l'ESR-1000 se montre à l'aise dans toutes les conditions : sur le plat bien sur, mais aussi en montée et en descente, et sur les pavés.

Pratique au quotidien

Lorsque nous rentrions « à la maison » avec notre trottinette électrique ESR-1000, nous la branchions sur le secteur grâce au câble fourni pour la remettre en charge. Grâce à la batterie au Lithium-Ion sans mémoire de charge, nous pouvions la brancher même lorsqu'elle n'était pas vide. Avec nos 10 kilomètres journaliers, la charge durait de 9h à 17h, soit une moyenne de 8 heures.

Côté rangement, nous avons apprécié le guidon pliable en quelques secondes, qui permet une fois rétracté de glisser l'engin dans un gros placard. Dans cette configuration, la trottinette offre un encombrement relativement limité. Elle reste certes large (41 cm) et longue (1 mètre 16), mais sa hauteur passe d'1 mètre 20 à 47 centimètres. On peut ainsi la glisser dans un coin pour la nuit.

Une fois pliée, la trottinette électrique Go-Ped est assez compacte pour être portée

Une fois pliée, elle peut également être transportée comme un sac de sport. Si ses dimensions et son poids de 21 kg se font ressentir, cela reste très pratique pour la monter dans un train, métro ou tramway. Nous en avons fait l'expérience à plusieurs reprises et, à moins de tomber aux heures de pointe dans un wagon bondé, il est facile de l'embarquer dans les transports en communs.

Un véhicule d'avenir

Durant notre mois de tests, nous avons été amusés par les réactions spontanées des passants, cyclistes, motards et automobilistes. À chaque sortie de la Go-Ped, nous avions droit à une foule de questions aux feux rouges : « c'est électrique ? », « ça monte à combien ? », « ça coûte combien ? », « ça s'achète où ? ». Et à chaque fois, nos réponses semblaient ravir les intéressés...

Il faut dire que d'une façon générale, la dernière génération de trottinettes électriques offre des prestations bien plus intéressantes que les modèles d'il y a 10 ans. Avec une autonomie moyenne de 20 kilomètres à la vitesse de 30 km/h et un temps de charge de 3 à 5 heures, nombreux sont les habitants des villes qui pourraient en tirer profit au quotidien... et pas seulement à Nantes !

Les jeunes et moins jeunes ont un regard curieux vis-à-vis de l'ESR-1000

Il suffit de voir l'engouement des designers, studios de création mais aussi des industriels pour les véhicules électriques individuels pour comprendre que d'ici 10 ans, ces derniers feront partie de notre quotidien. Le Segway a ouvert de nouvelles portes qu'ont aussitôt poussées des marques comme YikeBike. Certes moins design, la trottinette électrique reste une solution d'avenir.

Une question de prix ?

Reste à voir la question du prix. Notre modèle, l'ESR-1000 Hoverboard, est vendu au tarif de 1979€ sur des boutiques spécialisées comme Alternative Bike. Dans sa version à châssis simple, l'ESR-1000 passe à 1579€. Et si on change le LiFePO4 pour du plomb (ESR-750), on tombe à 1389€. Cela reste coûteux, mais il s'agit de modèles made in USA dont la qualité et la finition sont irréprochables.

S'il ne fait aucun doute que les travailleurs aisés et autres « bobo » en quête de mobilité ne seront pas effrayés par de telles sommes, les autres devront attendre encore quelques années. D'ici là, la production en série des batteries au Lithium-Ion aura permis de diminuer les coûts de production, et donc les prix de vente : aujourd'hui, les batteries représentent 50% du prix de ces engins.

Le prix de ce modèle reste élevé : comptez 1979 euros

Reste également à régler la question de la législation, qui constitue le plus gros frein au développement de ce type de véhicules. Ces derniers étant souvent capables de dépasser les 25 km/h, le décret numéro 2009-911 du 27 juillet 2009 oblige leurs propriétaires à les déclarer au Ministère de l'intérieur, comme pour les pit-bikes ou mini-motos... alors que ça n'a rien à voir !