L'avenir du scooter 50cm3Depuis quelques années, les choses ont tendance à évoluer rapidement pour nos chers deux roues 50cm3... Mais quelles sont les grandes tendances qui se dégagent, et à quoi ressemblera le scooter du futur? Ce dossier va vous ouvrir les portes vers le futur proche et plus lointain...

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Actuellement, au 21ème siècle, les véhicules que nous connaissons n'ont pas beaucoup évolué depuis leurs débuts... Les techniques changent et les modèles s'améliorent au fil du temps, mais ils restent de manière globale assez proches de leurs ancêtres, que ce soit côté châssis comme moteur. En témoigne le Booster, qui en 15 ans de carrière n'a rien gagné sinon un timide lifting de façade en 2004.

Mais pourtant ces dernières années marquent un tournant dans les moyens de transports, que ce soit au niveau de l'automobile comme du deux roues... Ces changements sont le fait de deux facteurs principaux : un durcissement des lois d'un côté (Union Européenne), et un changement dans les mentalités de l'autre.

Durcissement de la législation

La France fait partie de l'Union Européenne depuis ses débuts (Traité de Rome en 1957), et elle évolue avec elle. Depuis trois décennies, l'environnement est apparu comme une préoccupation majeure. La pollution doit être combattue par tous les moyens : maîtrise des émissions de gaz polluants (à l'origine des normes Euro 1, 2, 3 et 4 et donc des pots de type catalytiques et des systèmes à injection directe) et recherche de nouvelles énergies dites "propres" : Biocarburants, Diméthyléther, Electricité, Ethanol, Gaz naturel, GPL, Hydrogène, Méthanol... Pour exemple, la nouvelle Honda Civic Hybrid 2003 est la toute première automobile commercialisée en grande série à proposer un réel avantage environnemental.

Cette volonté se ressent fortement dans le monde du deux roues, les principaux constructeurs étudient tous de nouvelles solutions pour se déplacer tout en polluant peu ou pas du tout. Yamaha par exemple nous sort le grand jeux avec son concept-scoot baptisé Passol, et qui fonctionne grâce à un moteur électrique propulsé par une batterie lithium-ion. Il se recharge sans problème sur n'importe quelle prise de courant, chez soi ou au bureau, grâce à un chargeur portable, de faible encombrement. Testé sur un itinéraire type, à une vitesse de 30 km/h, il jouit d'une autonomie de 32 kilomètres.

Cependant, pour le moment le seul constructeur à avoir franchis le pas est Peugeot, qui a commercialisé pendant 3 ans le Scootélec, un petit scooter 100% électrique. Malheureusement, il ne s'en est pas vendu assez, et le concept pourtant novateur et en avance sur son temps a fini par être abandonné. Aujourd'hui, la production a cessé et on n'en trouve plus dans les rues. Lorsque le directeur de Peugeot Motocycles s'est exprimé sur ce sujet, il a expliqué que les infrastructures pour accueillir ce type de deux roues étaient insuffisantes, surtout au niveau des bornes de recharge électriques... Dommage, cela aurait pu aller plus loin si l'Etat avait aidé à développer ces technologies non polluantes!

Ainsi le scooter du futur n'aura plus besoin d'essence pour rouler. A court terme (d'ici 2 à 4 ans), les spécialistes supposent que les deux roues 50cm3 vont adopter des moteurs 4 temps, moins polluants et donc plus à même de respecter les normes d'émissions polluantes Européennes. Puis viendra très probablement ensuite une vague de machines électriques, qui existent déjà aujourd'hui mais qui ne disposent pas de suffisament d'autonomie, ou d'un rapport qualité/prix satisfaisant...

Les constructeurs de véhicules électriques n'attendent que le feu vert des autorités pour venir concurrencer les traditionnels scooters à essence, mais il faudra quelques années avant que les consommateurs se fassent à l'idée de passer au tout électrique! Nul doute que l'Europe va tenter d'imposer ces machines comme standards et faire disparaître les scooters que nous connaissons tous ajourd'hui.

D'un autre côté, l'Union Européenne tente depuis 2 ans de niveler la législation sur les deux roues au niveau Européen. Cela se traduit par un renforcement des limites de vitesse : 45 Km/h, avec de plus l'obligation pour les constructeurs de rendre complexe voire impossible le débridage des machines! Cela se traduit concrètement pas la mise en place de brides électriques (boîtiers inviolables...) et mécaniques (pots d'échappement, variateur...). Le scooter de demain sera donc très difficilement débridable et ne dépassera pas 45 Km/h!

Evolution des moeurs

Comme le met si bien en avant YAMAHA pour faire la promotion de son Passol, "nous sommes mus par une vision d'intense bien-être, né de l'utilisation de produits pionniers, novateurs, révolutionnant nos modes de vie, nos mentalités, nos émotions". En d'autres termes, nous avons besoin de nous sentir bien sur les scooters du futur : maniabilité, confort de manœuvres, légereté, silence ou encore propreté... L'ère de la détente et du non stress n'est pas si éloignée que ça!

Ainsi fleurissent différents projets plus ou moins aboutis. Prenons l'exemple du Routélec, un petit scooter qui ne dépasse pas 25 Km/h et qui peut rouler plus de 50 Km... 8 heures de charge et hop c'est parti! Cependant, à près de 800€ ce véhicule reste coûteux! Un autre exemple plus récent est le Bi-Scot, un projet non conventionnel développé par une entreprise spécialisée dans l'énergie, capable de rouler 50Km à 45Km/h, et pouvant se recharger sur le secteur. Cependant, là aussi le prix est une barrière, puisqu'il atteint 9995€! Ces deux scooters ne sont pas les seuls sur le créneau... A mi-chemin entre trottinettes et scooters, ils sont des dizaines désormais!

La sensibilisation des jeunes à l'égard de ces nouvelles technologies est déjà en route, comme l'explique le responsable de Club Vie Monaco : "La démarche que nous avons adoptée consiste à préparer les générations futures à ces changements afin de favoriser chez elles d'autres initiatives. Nous nous sommes intéressés aux élèves (14 à 16 ans) qui entreront dans la vie active entre 2005 et 2010. et nous nous sommes penchés sur leur premier véhicule, le scooter". Leur opération baptisée Jeun'élec a un objectif majeur : chercher une façon non commerciale de susciter chez les jeunes l'envie de rouler avec un véhicule économique et les sensibiliser au problème.

Si vous avez bien tout suivi, attendez vous donc à du changement dans les années à venir. D'abord le passage aux moteurs 4 temps, puis ensuite un décollage vers le tout électrique...