Essai Peugeot XP7 sur route

Après avoir essayé la pré-série sur circuit il y a plus d'un an, Scooter System a voulu tenter la séance de domptage dans la jungle urbaine pour voir ce que vaut la nouvelle Peugeot XP7...

Peugeot et les 50 à boîtes de vitesses

Jusqu'à présent, en matière d'enduro et de supermotard, la famille Peugeot rassemblait la XP6, la XPS ainsi que la ténébreuse XPStreet Evo 3. Trois motos équipées différemment qui se complétaient, pour une offre pouvant satisfaire toutes les envies et convenir aux différents budgets.

Mais soucieux de renouveler et moderniser sa gamme 50 à boîte depuis 2007 avec l'arrivée de la sportive XR7, puis la sortie de la street NK7 trois ans plus tard, Peugeot a décidé qu'il n'y aurait plus qu'un seul Supermotard / Enduro, lui aussi marqué du chiffre porte bonheur... la XP7 est ainsi née !

XP7, un design inédit

Avec le souhait de remplacer trois motos par une seule, Peugeot s'est lancé défi de réaliser une moto au look révolutionnaire, sans avoir à se limiter au changement d'un simple kit déco ou plaque phare. On découvre à ce titre un tout nouvel habillage, qui tranche avec le style que l'on connaissait jusque-là sur les 50 à vitesses du célèbre lion français.

Exit les plastiques bombés aux bords arrondis que l'on prêtait à XP6, finie la ligne « classique » de moto 50 qu'offrait la XPS, la nouvelle XP7 présente une ligne affûtée comme une lame de couteau.

Tout d'abord à travers ses superbes écopes fines et longues qui cavalent le long de la sellerie avec leur retours pointus qui cachent la radiateur, mais à la fois avec un ensemble coque et garde-boue arrière irrésistible qui, n'en déplaise à Peugeot, ressemble quand même fortement à ce que Derbi propose sur sa DRD Pro.

Équipée généreusement

En matière d’équipement, la XP7 se veut une composition des trois motos disparues, ou plutôt deux puisqu'il en reste une... En effet, on peut très facilement reconnaître en elle quelques éléments de la partie cycle de l’ancienne XP6 : jantes à bâtons GP 17“, disque avant ø 240 et fourche hydraulique ø 36 mm. Seul le châssis périmétrique en acier a été volé à la XPS.

En ce qui concerne la motorisation, la XP7 est animée par la même base Minarelli 2 temps qui équipait l'ancienne gamme de motos Peugeot, c'est à dire un monocylindre 2 temps refroidi par eau et gouverné par une boîte à six rapports, une mécanique qui a fait ses preuves !

On trouve juste dommage qu'il ne puisse toujours pas être mis en route par démarreur électrique et que son starter soit manuel...

Ca bataille dans l'arène

La petite nouvelle a beau arriver toute fraîche et pimpante, l'univers des 50 à boîtes est un marché dans lequel tout le monde veut sa part du gâteau, et nombreux sont ceux qui ont un appétit d'ogre !

On pense par exemple à Derbi qui, pour 100 euros de moins, propose sa fameuse DRD X-Treme, dont l'équipement a récemment été revu à la hausse... entre les jantes à bâtons, le compteur analogique et le gros disques avant de 260 mm, il y a de quoi hésiter !

S'il est une autre compétitrice de taille, c'est bien la Rieju MRT qui, pour quelques dizaines d'euros de plus que XP7, joue elle aussi à fond la carte de l'esthétique, tout en proposant des équipements bien utiles, comme un démarreur électrique par exemple.

La Top Road, on the road again...

Haute en selle. C'est la première impression que l'on ressent au contact de cette XP7, malgré sa suspension positionnée au point d'encrage le plus bas. En effet, à 880 mm, on est tout de même 3 cm au dessus d'une MRT, et bien que mesurant 1,75 cm, notre pilote d'essai n'était pas à sa meilleure aise, et ce, même si la sellerie fait preuve d'un confort qui ferait pâlir une Derbi.

Mais une fois mise en route, on oublie rapidement ce petit bémol avec les tympans qui ronronnent au bon petit son métallique du silencieux Inox, suffisamment « bruyant » pour que Mamie Nova du second étage nous demande de bien vouloir aller nous amuser plus loin, mais « on bosse ma p'tite dame ! »... et même qu'on essaye la new Peug', alors shut up !

Dès les premiers tours de roues, on s'aperçoit que la Peugeot XP7 ne manque pas de tempérament, l'embrayage bénéficie d'une sacrée accroche, les accélérations sont très bonnes et les reprises ne manquent pas de pêche !

Nous avons seulement pu remarquer une boîte de vitesses un peu capricieuse, les rapports ne passant pas toujours du premier coup, et le point mort étant parfois difficile à trouver... mais peut-être avait t-elle aussi besoin d'un bon rodage ?

Au niveau comportemental, on constate un frein avant plutôt bon alors qu'à l'arrière, il faut vraiment écraser la pédale pour le réveiller. Les suspensions sont plutôt fermes, mais dans le sens efficace du terme, et pour ce qui est de la tenue de route, la XP7 rassure puisqu'elle ne lâche pas le bitume d'une semelle, même dans les virolos les plus prononcés !

Première marche du podium ?

Avec un prix de vente de 2649 € dans sa version Supermotard (Top Road) et 2469 € pour l'Enduro (Track), Peugeot se positionne correctement dans un marché où s'affrontent déjà Rieju et Derbi, alors que le groupe Yamaha / MBK est hors-jeu depuis que ses DT 50 et X-Limit Enduro sont proposées au prix de la XP7 Supermotard.

XP7, une moto nouvelle qui n'apporte pas fondamentalement quelque chose de plus en comparaison avec les autres produits du marché, si ce n'est un vent de fraîcheur et de nouveauté, et lorsque cela vient de chez Peugeot, il est difficile de ne pas succomber.

Une moto aux tarifs pertinents, avec un design inédit, correctement équipée, sans oublier son increvable motorisation Minarelli. Oui, XP7 va faire une bonne relève, c'est certain !

En résumé