Essai Honda Vision 50

Commercialisé depuis le début de l'année, le Honda Vision 50 marque le retour de l'intérêt du constructeur japonais pour le scooter de petite cylindrée. Volontairement minimaliste dans sa ligne d'habillage, le Vision 50 s'adresse à un large public, de l'adolescent en quête d'autonomie à l'adulte privé du droit de jouir de son automobile...

Agréable à l'oeil, fonctionnel, fiable et performant, Vision se positionne cependant comme le plus cher des scooters 50 à « grandes roues » avec un tarif public de 1 740 €. À travers cet essai complet, nous allons tenter de comprendre si ce positionnement est justifié ou pas.

Honda et le 50 cm3 ?

Depuis plusieurs années, Honda a plus ou moins délaissé le 50 cm3 pour concentrer ses efforts sur les 125 et maxiscooters, avec un succès mérité, notamment avec son PCX. Du coup, jusqu'à l'arrivée de ce nouveau Vision 50 fin 2011, le catalogue de scooters Honda 50 se résumait à un modèle pour le moins « étrange » : le Zoomer.

On ne peut s'empêcher de penser à cette époque où les X8RS et SFX ont connu le succès, sans oublier notre petit Vision qui a fait fureur au début des années 90. Le hasard, ou plutôt la stratégie murement réfléchie d'Honda, a voulu que ce soit Vision qui, plus de 20 ans après, revienne sous une forme totalement remise au goût du jour.

À la fois chic et fun

Chic et fun, voilà les deux maître-mots de cette conception made in Honda, mais aussi made in China comme son grand frère de cylindrée. Une précision qui n'est pas à pointer du doigt, bien au contraire : Vision est une véritable réussite, tant en matière de look que d'assemblage !

Dynamique, c'est ainsi que la ligne de ce nouveau Vision se veut être. Beaucoup plus agressif qu'un Honda SH 125 auquel on serait tenté de le comparer, il n'en oublie pas pour autant les attentes des scootéristes urbains, qu'il cible tout particulièrement.

Comme pour l'ensemble de sa gamme scooter, Honda a travaillé dur pour offrir à ce nouveau Vision un dessin d'optique inédit. Le résultat affiche une superbe double optique qui cavale jusqu'en haut de la face avant et lui confère un véritable regard de mante religieuse, flippant !

Le reste de l'habillage est marqué par des lignes saillantes, avec notamment un bas de caisse, un mini sabot intégré et une coque arrière pointue prolongée par un feu stop à l'allure dynamique.

Pratique et confortable

Voué à être commode, Vision dispose de nombreuses options de rangement et de transport. On trouve par exemple un coffre à casque qui dévore sans mal tout type de casque intégral, un porte-paquet faisant également office de poignée passager, un crochet attache-casque ou bien encore deux petits vide-poches dans le tablier intérieur.

Facile d'abord avec sa faible hauteur de selle de 760 mm alors qu'un Peugeot Tweet demande d'en grimper près de 800 mm, Vision impressionne par son confort. Large, la sellerie est ni trop ferme ni trop molle, juste ce qu'il faut, et il en sera de même pour l'espace raisonnable dédié au passager.

À l'observation du tableau de bord, on constate que la simplicité est à l'honneur avec un fond de compteur tout ce qu'il y a de plus commun : affichage à aiguilles avec présence d'une jauge à essence et design pour le moins austère, rien de bien attirant.

Et si on mettait le contact ?

Bien que svelte pour un 4 temps de ce gabarit avec ses quelques 100 kilos, Vision peine aux démarrages et ses reprises sont mollassonnes. En effet, son moteur 4 temps à injection électronique ne développe pas plus de 2,5 kW à 7000 tours, ce qui n'est pas sensationnel en comparaison avec son principal rival, le Peugeot Tweet, et ses 3 kW à plus de 8000 tours.

Cependant, une fois lancé, on observe un petit « coup de boost » à partir de 30 km/h, qui permet à Vision d'atteindre rapidement la vitesse max. d'environ 48 km/h. La motorisation se montre au final plutôt calme et silencieuse, mais présente l'avantage d'être très peu gourmande : elle affiche une consommation record d'environ 2 litres aux 100 kilomètres !

Facile à prendre en mains, le Vision est malléable et ne demande aucune expérience de la route sur deux roues, les novices seront rapidement à leur aise. Remarquable, la tenue de route est exemplaire sur sol sec. Attention toutefois car en raison des roues de 14 pouces au pneus étroits, ça n'est pas la même chanson par temps de pluie...

Enfin, on notera pour les défauts que le train avant peut se monter « pesant » dans les virages, et que les pilotes aux grandes échasses auront vite fait de faire de la Muay Thai avec le couvre-guidon intérieur.

En ce qui concerne l'équipement, le Vision 50 est calqué sur la base du 125 NSC 110 cm3, et s'offre les mêmes attributs à l'exception de quelques détails tout de même.

En effet, dans cette cylindrée, Vision abandonne son second amortisseur mais conserve son train avant au fort potentiel : fourche télescopique performante, disque ventilé Ø 220 mm et étrier de frein avant Nissin à 4 pistons opposés... c'est du sérieux !

Un tarif justifié, mais qui peut dissuader...

Pour l'avoir essayé, on peut qualifier cet Honda Vision de scooter urbain par excellence. Pratique, maniable et confortable, il achève de convaincre avec son look flatteur qui fait l'unanimité.

Néanmoins, avec son tarif de 1740 €, il n'est pas facile pour lui de se positionner face au Peugeot Tweet 50, qui offre le même type de prestations tout en étant plus abordable avec un prix de vente de 1629 €... Sans oublier la version RS, vendue à peine quelques dizaines d'euros de plus !

Mais qu'importe pour le futur acquéreur, Vision sera un achat coup de coeur, et cela vaut bien quelques euros supplémentaires.

En résumé