Journées du scooter électrique 2013 : le bilan !Nous clôturons nos Journées du scooter électrique 2013 par un résumé des propos de l'Avere France, Alternative Bike et Govecs. Ce bilan prend la forme d'une ouverture au questionnement en soulignant les points d'amélioration sur le plan technologique (batteries), culturel (mentalités) et économique (incitations).

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C'est aujourd'hui que prend fin la Semaine du Développement Durable 2013 et, du même coup, nos 5èmes Journées du scooter électrique. Dans ce cadre, 3 acteurs de la mobilité électrique ont partagé avec nous leur expérience de ce marché en pleine croissance mais aussi leurs espoirs : l'association Avere France, le magasin Alternative Bike et le constructeur de deux-roues Govecs.

Pour clôturer ces 3 volets riches en enseignements, nous vous proposons un résumé des actions à mener sur le plan technologique, sociétal et économique pour offrir au scooter électrique la place qu'il mérite sur le marché du deux-roues. Car malgré une croissance à 2 chiffres, ce segment reste encore fragile face à une filière du thermique toute-puissante et largement rodée...

Améliorer la gestion de l'énergie

Nos 3 interviewés se sont accordés à souligner l'importance de la gestion de l'énergie. Et plus particulièrement de sa génération (branchement sur le réseau de distribution d'électricité) et son stockage (packs batteries). Le développement des infrastructures de recharge nécessite une réflexion globale (on parle souvent de « smart grid ») afin d'offrir sécurité, rentabilité et évolutivité.

L'une des alternatives au développement d'un réseau de bornes de recharge est la mise en place de forfaits locatifs associés à des batteries amovibles. Cela réduit l'impact du temps de recharge, souvent considéré comme trop long. Quelle que soit la solution adoptée, sa mise en place ne peut se faire que progressivement, comme ce fut le cas pour les stations service aux débuts du pétrole...

Il faut multiplier les bornes de recharge pour les deux-roues électriques
Il faut multiplier les bornes de recharge pour les deux-roues électriques

Le dernier facteur clé de la gestion énergétique est la batterie en elle-même. Malgré les avantages indéniables du Lithium face au Plomb (moindre toxicité, meilleure durée de vie, charge plus flexible, poids réduit...), la batterie reste la problématique centrale des véhicules électriques. C'est pourquoi des organismes comme le CEA, le CNRS ou EDF travaillent à l'amélioration des cellules.

Faire évoluer les mentalités

Face à ces problématiques purement techniques, l'électrique reste tributaire d'un facteur d'ordre psychologique. La culture occidentale et les habitudes de déplacement qui y sont associées rendent difficile la percée du véhicule électrique, à fortiori lorsqu'il s'agit d'un deux-roues. L'un des grands chantiers est de faire évoluer les mentalités, ce qui commence par un éveil de la curiosité.

Là aussi, nos 3 interviewés voient d'un bon oeil l'arrivée des grands constructeurs auto et moto sur le segment de l'électrique. Au delà de l'intérêt économique lié à l'industrialisation de la filière, c'est surtout un atout sur le plan humain. Cela signifie qu'à la suite d'enquêtes et d'études certainement très poussées, de grands groupes ont estimé que le véhicule électrique était enfin prêt à décoller.

Quand Smart fait du scooter électrique, la communication passe bien !
Quand Smart fait du scooter électrique, la communication passe bien !

Cela signifie également que le véhicule électrique peut s'offrir la meilleure vitrine qui soit dans une société de consommation comme la notre : de la publicité. Peu à peu, l'électrique va rentrer dans les moeurs jusqu'à être considéré comme une solution potentielle, exactement comme ce fut le cas pour l'hybride. Aujourd'hui, chaque constructeur propose au moins un modèle d'auto hybride !

Motiver sur le plan économique

Un scooter électrique est entre 30 et 40% plus cher que son équivalent thermique. En contrepartie, il est très économique à l'usage grâce à des frais de carburant réduits (0.50€ / 100 km) et un entretien limité (70% moins coûteux). S'il faut 4 années pour rentabiliser l'investissement, le grand-public n'est pas habitué à réaliser de tels calculs et se concentre sur 1 élément : le prix de vente...

Face à ce constat, il est indispensable de mettre en place des incitations économiques. Elles existent au niveau national voire européen dans le secteur automobile (jusqu'à 1/3 du prix), mais pas pour le deux-roues. Scooters électriques et vélos à assistance électrique (VAE) doivent se contenter de subventions locales (300 à 400€), alors que rien n'existe pour les véhicules légers.

À Paris, c'est 400€. On est loin des 7000€ pour les autos...
À Paris, c'est 400€. On est loin des 7000€ pour les autos...

L'incitation économique passe également par une réduction du coût des services associés au deux-roues. À l'initiative d'acteurs comme Moto-assurances.fr, les conducteurs de motos et scooters électriques, dont le comportement au guidon est semble t-il plus responsable, bénéficient de tarifs avantageux pour l'assurance de leur véhicule... À quand une aide pour la carte grise ?

Remerciements

Vous l'aurez compris, il reste encore beaucoup à faire pour que le scooter électrique joue à armes égales avec le thermique. Grâce aux efforts des constructeurs, distributeurs et associations qui guident les consommateurs, cela change pourtant peu à peu. Un grand merci, donc, à nos 3 intervenants pour leur participation à nos journées, mais surtout pour leur action au quotidien !

Merci également aux sympathisants à l'opération comme Asso Scooter, le Blog Économie Énergie, Euro Assurance, L'officiel du cycle et Nantes Capitale Verte pour leur relai d'information. Nous espérons que cette série d'interviews vous a permis d'en apprendre plus sur les véhicules électriques, et vous donnons rendez-vous dans 1 an pour une nouvelle édition !