Le second volet des Journées du scooter électrique 2013 nous amène à la rencontre de la société Alternative Bike. Alexis Grosse, son créateur, a accepté de partager avec nous son expérience de la mobilité électrique à Paris. Il nous parle notamment vélo à assistance électrique, véhicule léger et bien sûr scooter.
Après avoir recueilli les propos de l'AVERE France, nous poursuivons notre découverte des acteurs de la mobilité durable à travers l'interview du distributeur spécialisé Alternative Bike. Pour ce second volet des Journées du scooter électrique 2013, son créateur a accepté de revenir sur ce qui a fait le succès de sa formule : une offre de mobilité tournée vers les besoins de ses clients.
Pouvez-vous nous présenter Alternative Bike ?
La société Alternative Bike est née en 2010 face au constat qu'en milieu urbain, les solutions de déplacement se sont détériorées tout en restant fondamentalement très « traditionnelles ». Soit les moyens existants ne sont pas ou plus en phase avec les besoins (transports en communs), ou alors ils sont simplement rejetés par l'environnement sociétal (véhicules thermiques polluants).
En parallèle, une mue s'effectue avec, comme point de départ, l'arrivée des vélos en libre partage Vélib', puis des Autolib'. De nouvelles solutions de mobilité apparaissent et mettent à contribution les avantages de l'électrique, à la fois novateur et désormais maîtrisé à l'échelle industrielle.
Alternative Bike a pour objectif de promouvoir ces nouveaux moyens de mobilité à Paris et en Île-de-France. L'objectif est de partir du besoin de nos clients pour leur proposer la solution la plus adaptée, que ce soit en électrique (scooter, VAE, véhicule léger) ou non (vélo, trottinette...).
Quel est le profil type des clients du magasin ?
Grace à une la richesse de notre offre « véhicules » qui se veut à la fois ludique et pratique, le magasin a très rapidement attiré une grande variété de clients. Cela va de l'enfant à la recherche d'un cadeau d'anniversaire original à une clientèle adulte en quête de gain de temps. La catégorie des actifs allergiques aux transports en commun a tendance à croître.
Le magasin, situé en plein coeur de Paris, accueille tous types de clients
En se tournant vers les véhicules électriques, ils gagnent en autonomie en réduisant leur dépendance vis-à-vis du réseau de transports parisien qui, lorsqu'il n'est pas bondé, est en grève, en panne ou simplement désagréable en raison de la chaleur, etc.
L'un des profils récurrents est celui des jeunes parents, qui déposent leurs enfants à l'école avant de partir travailler. Nos solutions leur permettent de le faire en toute sécurité et sans perdre de temps. Nous avons, enfin, une clientèle de personnes âgées qui recherchent une aide à la mobilité.
Proposez-vous des essais de véhicules électriques ?
Compte tenu du coté novateur des produits, il a tout de suite été décidé d'accueillir les clients en point de vente pour les leur faire essayer. L'essai est très important car les produits affichent tous des caractéristiques différentes, et offrent par conséquent un ressenti très variable.
Avant d'avoir testé un vélo à assistance électrique (VAE), on s'imagine généralement que tous se ressemblent. Un simple essai suffit pour démontrer qu'il n'en est rien : chaque modèle est différent (motorisation, autonomie, réactivité, confort, position, poids) et apporte des solutions propres...
La société propose également des essais sur les salons spécialisés
Les testeurs sont toujours impressionnés par la simplicité d'utilisation des produits. Mais un tel achat est avant tout une question d'affinités. C'est la raison pour laquelle nous proposons d'essayer et même de louer la plupart de nos produits : rien ne vaut une mise en situation réelle !
Certains véhicules suscitent t-ils un engouement particulier ?
Plusieurs produits génèrent beaucoup d'enthousiasme. J'aimerai citer en premier lieu les vélos à assistance électrique, qui sont des produits nouveaux et n'ont pas d'équivalent. Ils associent la simplicité du cycle à un petit moteur électrique, ce qui en fait des sortes de « mini cyclomoteurs ».
En point de comparaison je cite en général les anciens Vélosolex (petite motorisation, vitesse de pointe de 20-25 km/h, demande en général de pédaler au démarrage ). Toutefois, la comparaison s'arrête là car le Solex est un cyclomoteur qui nécessite casque, assurance et immatriculation. Le VAE reste un vélo qui ne nécessite légalement ni équipement, ni démarche administrativeÂ
Le magasin expose plus de 20 modèles de vélos à assistance électrique
Je ressens également un engouement fort pour les transporteurs personnels électriques, quelle que soit leur forme : skateboard, trottinette à 2 ou 3 roues... Certains modèles comme les Zappy, Razor, Egret One ou Go-Board sont déjà connus, mais je pense que le meilleur est à venir dans un futur proche car en la matière, tout va très vite.
La créativité sur ce type de véhicules semble sans fin, car l'électrique s'affranchit des contraintes de l'architecture traditionnelle des motorisations essence. Prenez par exemple le Solowheel. Ce transporteur gyroscopique est le champion toute catégorie du rapport, poids / encombrement / performance. Avec lui, c'est toute la mobilité urbaine que l'on réinvente !
Selon quels critères un client choisit-il tel ou tel véhicule ?
Il appartient au client de bien définir son besoin en termes de mobilité afin de pouvoir y répondre de manière la plus adaptée. Alternative Bike ne fait que le traduire. Je demande toujours à un client quel est son usage : ponctuel, ludique, déplacement, autonomie souhaitée, etc.
La question du budget n'arrive qu'en fin de discussion pour affiner la sélection. En fonction des réponses du client, il est généralement assez facile de l'orienter vers un scooter assimilé 50 ou 125, un vélo à assistance électrique ou bien un transporteur unipersonnel. En cas de doute, un essai ou une location permettent au client de valider son choix.
Trottinette, vélo à assistance ou scooter électrique. À chacun son style !
Avec l'évolution des technologies, nous avons une part croissante de clients qui, d'abord curieux de découvrir les VAE, se tournent finalement vers la trottinette électrique. Les 2 catégories de véhicules partagent en effet de nombreux points communs, la compacité en plus pour le second.
Dans quelle mesure les subventions à l'achat jouent-elles ?
Les subventions à l'électrique ont un impact positif indéniable sur nos ventes. Elles poussent les indécis à faire l'acquisition d'un VAE et les connaisseurs à se faire plaisir en montant en gamme. Il est toutefois difficile de distinguer ces 2 profils de clients car, lorsqu'ils poussent la porte du magasin, la plupart ont déjà intégré cette aide à leur budget d'achat.
La subvention permet par exemple de profiter d'un VAE pliant, plus cher
Ces aides sont mises en place par les collectivités territoriales avec une limite temporelle et géographique. Elles améliorent la cohérence des politiques d'aménagement locales. C'est un atout commercial pour Alternative Bike, car cela démontre la volonté de la mairie de Paris de remplacer l'utilisation de la voiture par des transports doux et respectueux de l'environnement.
Comment voyez-vous l'électrique dans un futur proche ?
La principale évolution du marché du véhicule électrique va être, sans aucun doute, sa généralisation. L'arrivée des voitures électriques chez les grands constructeurs va bénéficier à l'ensemble du secteur. Le grand-public va s'apercevoir que ces véhicules sont fiables, confortables et très économiques à l'utilisation. Des atouts que nous valorisons depuis nos débuts !
Ils vont aussi découvrir que l'autonomie tant critiquée n'est pas un problème pour les déplacements urbains, où les distances parcourues sont finalement souvent faibles, de l'ordre de quelques kilomètres seulement. En même temps, les infrastructures de recharge se mettent en place et les chargeurs rapides devraient permettre de compenser une autonomie limitée.
Avec des véhicules comme le Tricity, 20 km d'autonomie suffisent
On peut toujours rêver de batteries plus petites, plus légères et plus autonomes mais il ne faut pas s'attendre à une révolution à court terme. À ma connaissance, l'un des principaux freins à l'achat de véhicules électriques est le surcout généré par l'acquisition des batteries. La démocratisation, synonyme de production industrielle à grande échelle, permettra d'en faire diminuer le tarif.
En parallèle de cette vulgarisation, nous allons continuer de voir apparaître foule de petits produits électriques qui simplifieront nos habitudes en termes de déplacements. Il appartiendra au législateur de combler les vides administratifs liés à l'arrivée de modèles aujourd'hui inconnus. À quand une poussette électrique ou le fameux « Hoverboard » de Retour vers le futur ?
Site officiel : blog.alternative.bike.
